Le fait du jour : Le B.O. tente de définir clairement les droits d’utilisation d’œuvres en classe
» La représentation dans la classe d’œuvres protégées est couverte de façon générale dès lors qu’elles illustrent le cours. Il en va ainsi de la projection d’une image, d’un document audiovisuel ou de la diffusion d’une chanson qui éclaire un point de l’enseignement ou qui en constitue l’objet principal. Cette représentation collective peut également intervenir pour illustrer le travail qu’un élève ou un étudiant présente à la classe ». Les accords datent de mars 2006. Mais c’est le B.O. du 1er février qui tente de faire une synthèse accessible aux enseignants des droits d’utilisation d’œuvres protégées (musique, audiovisuel, imprimés) en classe. Cette publication répond peut-être à l’intérêt suscité par l’annonce début janvier du droit d’utiliser certaines œuvres audiovisuelles en classe.
Mais à vouloir synthétiser, le B.O. simplifie. Ainsi ce qui est dit dans la citation ci-dessus ne s’applique pas à toutes les chaînes de télévision ni à toutes les œuvres numériques.
Ainsi pour la presse et les arts visuels, » ces accords… autorisent la mise en ligne sur le réseau de l’établissement des œuvres protégées qui servent à illustrer un cours, un travail pédagogique (exposé, mémoire) » à condition que le réseau soit » accessible par code aux seuls élèves, étudiants, enseignants et chercheurs directement intéressés » ; la mise en ligne sur le site internet de l’établissement des œuvres protégées incorporées dans une thèse elle-même mise en ligne, l’archivage numérique de travaux pédagogiques ou de recherche contenant des extraits d’œuvres pour permettre aux enseignants ou aux chercheurs ainsi qu’aux établissements dont ils relèvent de les conserver ».
Mais l’accord limite les dimensions des œuvres numérisées mises en ligne : » pour les livres : 5 pages par travail pédagogique ou de recherche, sans coupure, avec reproduction en intégralité des œuvres des arts visuels qui y figurent, dans la limite maximum de 20 % de la pagination de l’ouvrage…, pour la presse deux articles d’une même parution; pour les arts visuels :le nombre d’œuvres est limité à 20 œuvres par travail pédagogique mis en ligne » à condition qu’elles ne dépassent pas 400 * 400 pixels et une résolution de 72 Dpi.
On sait que, pour les œuvres audiovisuelles, seules les chaînes hertziennes gratuites peuvent être présentées en direct ou en différé pour des émissions de moins d’un an.
Ces accords apportent un peu d’oxygène aux enseignants mais ils leur imposent des contraintes qui peuvent être source de confusion.
Circulaire
L’Expresso du 10/01/07
Editorial : Quelle politique d’accompagnement scolaire au ministère ?
« Deux outils seront mis en place. Il s’agit d’abord du soutien scolaire car aucun d’entre vous ne peut admettre que l’éducation nationale soit suppléée dans cette mission par des officines privées. Elle doit faire davantage de soutien scolaire dans les établissements, surtout en zone d’éducation prioritaire. Pour cela, je vais mobiliser les enseignants qui seront tous volontaires afin d’assurer, après la classe, un soutien individualisée. Par ailleurs, avec le Centre national de documentation pédagogique, le CNDP, et le Centre national d’éducation à distance, le CNED, nous allons mettre au point des aides gratuites en ligne pour les élèves qui auront besoin de soutien. Des professeurs volontaires, là encore, seront chargés d’harmoniser les contenus ». Le mot « officine » surprend dans la bouche d’un membre du gouvernement qui entretient une politique fiscale très favorable aux entreprises de l’accompagnement scolaire. Car ces propos ont été tenus par Gilles de Robien à l’Assemblée nationale le 31 janvier.
Mais quel sens leur attribuer ? Le ministère va-t-il créer un service public de l’accompagnement scolaire ? Il faut rappeler que l’idée d’un retour de l’Etat dans ce secteur a été exprimée lors du séminaire d’Amiens en novembre 2005. Celui-ci a envisagé la possibilité de faciliter l’accès des élèves de familles défavorisés à l’accompagnement scolaire. Aujourd’hui le système de défiscalisation dont bénéficient les entreprises du secteur ne profite qu »aux ménages payant l’impôt sur le revenu. Les familles modestes, qui sont généralement celles qui ont le plus besoin d’aide scolaire, n’ont aucune aide.
En juin 2006, l’Inspection générale remettait un rapport, piloté par Jean-Michel Bérard, qui appelait l’Etat à s’impliquer dans l’accompagnement scolaire. » L’accompagnement à la scolarité ayant pour objectif central la réussite scolaire, l’éducation nationale doit s’y impliquer avec détermination. Elle pourra y trouver sa place et jouer le rôle majeur qui lui revient à travers ses compétences et son expertise propres, qu’elle doit mobiliser en faveur de la réussite du dispositif. Afin d’éviter d’être confrontée à un constat d’empilement d’actions nées d’initiatives locales parfois désordonnées, il lui appartient de promouvoir un mode de pilotage fondé sur le principe de subsidiarité : le niveau central définit un cadrage national fixant des orientations et fournissant des outils à des services académiques qui donnent, à leur tour, les impulsions nécessaires à la réalisation d’actions locales coordonnées ». Le rapport recommandait d’utiliser les TICE pour universaliser le soutien scolaire.
En juillet 2006, le ministère annonçait que 8 projets étaient retenus. Si le Cndp et le Cned y participent c’est en association avec les grands acteurs du secteur privé, que Robien appelle maintenant des « officines ». Le projet proposé par le Conseil général de la Somme (qui est également repris par le C.G. du Val d’Oise) s’appuie sur l’équipement des collèges en salles multimédia, des ressources numériques (Kne, Cns, Paraschool, Lesite.tv) et un ENT (espace numérique de travail) pour piloter l’ensemble. Le projet déposé par la Vile de Lyon avec le Crdp propose d’équiper 30 écoles et 30 associations en matériel informatique et de créer des ateliers parents – enfants. Odile Jacob et Domicours s’associent pour proposer des stages tutorés de soutien scolaire qui associent les logiciels d’O. Jacob et les moyens de Domicours. Les autres projets retenus ont été déposés par l’Afev, le Cemea, le Cned et Maxicours et l’Inspection académique de la Moselle. L’ensemble doit être opérationnel à la rentrée 2007.
Ces actions étant engagées il est douteux que le ministère les bloque et curieux qu’il vitupère ce qu’il a lui-même encensé.
D’autant que la particularité de l’accompagnement scolaire c’est qu’il échappe largement au ministre. D’une part parce que les collectivités locales sont les principaux acteurs publics de leur déploiement. Le Café francilien a ainsi pu montrer l’engagement du Conseil régional d’Ile-de-France en ce domaine.
D’autre part la rentabilité du secteur se décide ailleurs. Comme le remarquait Agnès cavet dans une Lettre de la mission de veille de l’Inrp en décembre 2006, « telle est bien la complexité du problème : d’une part, l’accompagnement à la scolarité est placé sous la tutelle de quatre ministères, Éducation nationale, Santé, Sécurité sociale et Emploi ; d’autre part, ce même ministère de l’Emploi et celui de l’Économie se trouvent tous deux impliqués dans le développement des formes marchandes du soutien scolaire. Dans ces conditions, ce n’est sans doute qu’à une plus haute échelle que pourrait se résoudre l’équation politique d’un soutien scolaire au service de l’équité des chances et de la réussite pour tous, tel que l’Éducation nationale l’appelle de ses vœux ».
Ce qui revient par contre au ministre de l’éducation nationale, ce serait de rendre plus efficace les heures de classe. Mais pour cela il faudrait un autre budget et des choix pédagogiques bien différents. Un autre ministre.
Déclaration à l’Assemblée
Rapport Bérard
Séminaire d’Amiens novembre 2005
Le système : Le rectorat de Paris impose aux chefs d’établissement de signaler les délits à la Justice
« Le chef d’établissement scolaire (…) doit aviser, sans délai, le procureur de la République de tout acte délictueux porté à sa connaissance dans l’exercice de ses fonctions ». Selon le Nouvel Observateur, le rectorat de paris a signé une convention avec le procureur de la République et la Préfecture de police qui impose et organise la transmission d’informations du chef d’établissement vers l’autorité judiciaire.
« Les faits seront signalés par un « rapport d’infraction en milieu scolaire » et une « mise en garde » sera signée par l’élève dont l’infraction aura été signalée au parquet » précise le magazine.
Cet accord est dans le prolongement d’une brochure ministérielle publiée en septembre 2006 qui invitait les chefs d’établissement à collaborer étroitement avec la police. » Dans le cadre du partenariat entre l’Éducation nationale et la police ou la gendarmerie, les bonnes relations nouées entre les membres de ces institutions, basées sur la confiance et la courtoisie réciproques, doivent permettre un libre échange d’informations. C’est ainsi que, hors le cadre des réquisitions écrites, le chef d’établissement permettra aux enquêteurs l’accès à certains renseignements comme, par exemple, la consultation des fiches individuelles de renseignements afin de connaître l’identité et le domicile d’un élève ou de ses parents s’ils sont séparés, la composition de la fratrie, etc.. ».
Ces recommandations deviennent maintenant des instructions. Il est vrai que les établissements ont besoin de liens étroits avec les services de police et ont très souvent établi des partenariats qui contribuent à la sécurité des établissements. Pour autant ces instructions posent de sérieux problèmes et peuvent être source de tension. Par exemple, la notion de délit est suffisamment large pour qu’elle puisse amener un chef d’établissement à signaler des élèves sans papier voire à participer à leur arrestation. Les recommandations ministérielles n’affranchissent pas les chefs d’établissement des obligations de secret professionnel auxquelles ils sont tenus (par exemple récemment à propos des fichiers informatiques).
On est surtout frappé de l’approche extrêmement réductrice de la violence scolaire qui est faite dans les textes ministériels. Car la prévention de la violence scolaire n’est pas sans rapport avec le fonctionnement même de l’Ecole. C’est ce qu’évoquait Eric Debarbieux dans un entretien accordé au Café. « Tout le monde est d’accord pour dire que la violence scolaire a plusieurs causes. La situation économique, familiale ont leur part mais il y a aussi des facteurs liés à l’institution scolaire. En particulier, il y a une forte corrélation entre la qualité du climat scolaire et la victimisation. Le climat scolaire c’est la qualité des relations entre adultes et élèves et entre adultes; la capacité à avoir un dialogue et non un affrontement avec les élèves. C’est aussi la clarté des règles collectives. Le climat peut se dégrader par exemple quand les punitions diffèrent d’un enseignant à l’autre. Les sentiments d’appartenance collective et de justice sont deux composantes essentielles de ce climat ».
Pour s’attaquer à la violence scolaire l’Ecole devrait appréhender autrement qu’en terme d’indication policière sa relation avec l’élève et avec les parents. D’autant que les élèves sont les premières victimes de cette violence.
Elle devrait mettre en place une véritable éducation contre la violence. Selon E Debarbieux des exemples existent « Aux Etats-Unis, il y a un programme efficace contre la colère. On s’est rendu compte que dans 80% des cas, les élèves violents ont des problèmes de conceptualisation. Le programme vise à les aider à comprendre leurs actes pour changer leur comportement. Par exemple on projette un film sur des élèves en colère et on les invite à juger ce comportement. Puis on débat sur les causes de la colère et sur les façons de l’éviter. Enfin les élèves tournent un film sur les solutions qu’ils ont trouvé face à la colère. Et bien ce programme a un impact réel ».
Faute de tout cela, ces textes officiels laissent à penser que la prévention de la violence scolaire reste une tâche secondaire pour le ministère.
Article Nouvel Obs.
Violence scolaire : trois brochures ministérielles
Entretien avec E. Debarbieux
Le système : Une circulaire sur les dimensions artistiques du projet d’établissement
» Ce contexte renouvelé impose dorénavant à la communauté éducative de chaque école ou établissement de construire une politique ambitieuse de formation artistique et culturelle mobilisant l’ensemble des vecteurs qui peuvent y contribuer en veillant à les articuler au mieux de l’intérêt de l’élève. Pour être reconnue et soutenue, pour que les partenaires de l’école, du collège et du lycée contribuent à cette ambition éducative, celle-ci doit être présentée avec force dans le projet d’école ou d’établissement, document de référence portant la politique de formation de chaque structure d’enseignement. Ce document présentera les enjeux, les objectifs et les moyens de cette dimension importante de la formation générale ». Arts et culture :la circulaire publiée au B.O. du 1er février les met à l’honneur et appelle chaque école, chaque établissement à intégrer une dimension artistique ou culturelle dans le projet d’établissement.
» À l’école, au collège puis au lycée, l’éducation artistique apporte des connaissances indispensables à la formation culturelle des élèves… Cette dimension de la formation générale des élèves doit dorénavant apparaître dans toute son ambition au sein du cadre global qui définit le projet général de formation porté par l’école ou l’établissement. Cette inscription solide et cohérente au cœur du projet d’école ou d’établissement doit s’appuyer sur un diagnostic et une évaluation des besoins des élèves dans leur parcours de formation avant de fixer des objectifs et des indicateurs permettant d’en évaluer la mise en œuvre puis de préciser les moyens mobilisés pour les atteindre. Fruit d’un travail concerté de la communauté éducative, le projet ainsi construit doit alors l’engager solidairement sur plusieurs années mais également devenir une référence indispensable permettant de développer les collaborations éducatives avec les partenaires qui l’entourent ».
Voilà un beau texte ! Il arrive juste pour fêter le deuxième anniversaire de la circulaire du 3 janvier 2005 sur la « relance » de l’enseignement artistique qui s’est traduite par la suppression de nombreux ateliers artistiques et de classes à PAC. Le texte de Gilles de Robien n’est accompagné d’aucune promesse de moyens pour permettre un réel développement de cet enseignement. Mais déjà son style est harmonieux…
Au B.O.
Quel avenir pour les enseignements artistiques ?
La recherche : Les mathématiciens jugent sévèrement la réforme Robien sur le calcul
La récente prise de position de Robien en faveur de la réforme du calcul à l’école primaire a déjà été analysée sur le site du Café pédagogique par plusieurs didacticiens des mathématiques qui en ont souligné le caractère rétrograde et dangereux pour les apprentissages.
L’équipe Educmaths de l’Institut national de recherche pédagogique a eu l’idée de consulter trois mathématiciens de renom sur le texte émis par la commission de l’Académie des sciences.
Ainsi Guy Brousseau, professeur honoraire des Universités, Médaille Félix Klein 2003 de l’ICMI (International Commission on Mathematic Instruction), président d’honneur de l’ARDM (Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques) analyse point par point le texte de la commission. Il s’attarde plus longuement sur le 4ème point, celui qui prévoit le retour des 4 opérations dès la maternelle.
« Il est le plus discutable. Il peut recevoir des interprétations très diverses. Certaines sont très acceptables et décrivent ce que font la majorité des enseignants aujourd’hui, d’autres complètement extrêmes sont tout à fait dangereuses. Le public prendra ce texte au pied de la lettre et s’attendra à voir les enfants poser et « calculer » mentalement des divisions, dès l’école maternelle. Ce qui ne peut qu’accroître les malentendus avec les professeurs qui connaissent leur métier. Et conduire les autres à effectuer des dressages dont nous connaissons bien les méfaits… La lecture de ce texte ne me convainc pas que les mesures qu’il préconise soient une réponse adéquate aux difficultés rencontrées aujourd’hui dans l’enseignement des mathématiques, ni même que leur action aura les effets qui sont espérés ».
« La déclaration fondatrice sur laquelle s’ouvre l’avis donne un exemple des raisonnements et des évidences sur lesquels il s’appuie parfois. Elle est formée d’une prémisse explicite composée de deux déclarations : « à l’issue du collège et du Lycée, chez filles et garçons, de nombreuses observations convergentes indiquent une insuffisante maîtrise du calcul » et « les fondements du calcul se mettent indiscutablement en place à l’école primaire ». La conclusion qui en est tirée est implicite, ce qui la fait tenir d’autant plus pour évidente : c’est la mise en place du calcul à l’école primaire qu’il faut réformer. Peut-être serait-ce utile, mais sûrement pas à cause de cette inférence curieuse. En fait les connaissances à la sortie des études dépendent moins de leur toute première initiation que de l’usage qui en est fait tout au long des études, et de celui qui en sera fait après. Les influences s’exercent aussi bien en amont qu’en aval. Il faut regarder l’usage réel qui est fait du calcul humain, mental ou « à la plume », dans notre société, de ce qu’en voient les enfants, de l’opinion qu’en ont les professeurs des différents niveaux, de l’attention qu’ils peuvent y porter etc… L’idée que l’on pourrait enfermer définitivement un apprentissage de bases dans un socle sur lequel on pourrait ensuite développer des activités intelligentes sans jamais revenir sur ces prérequis est un fantasme récurrent de la didactique spontanée… Associé à l’usage incontrôlé d’une évaluation, il est un des obstacles majeurs, toujours renaissant aux progrès que proposent la didactique et l’épistémologie ».
Guy Brousseau conclut :« Il y a plus de vingt cinq siècles les mathématiques comme nous les entendons sont nées de la rupture avec la très ancienne tradition de l’ésotérisme qui permettait à des experts de conseiller les tyrans sans avoir d’autres comptes à rendre que leurs résultats. La démocratie, naissante elle aussi, avait heureusement d’autres exigences. Nous pourrions nous en inspirer aujourd’hui en matière de connaissances sur l’enseignement des mathématiques ».
Jean-Pierre Kahane, académicien des sciences, ancien président de la Commission de Réflexion sur l’Enseignement des Mathématiques et membre de la commission qui a émis cet avis contesté à G. de Robien n’est pas fier du résultat. « La galère étant lancée, il y avait à ramer, en évitant les pires écueils, et en préservant les chances d’une vraie discussion au sein de l’Académie et avec tous ceux qui ont réfléchi à ces questions avant elle. Le climat dans la galère était tendu… Sur les questions d’enseignement comme de recherche, il serait imprudent de s’en remettre sans examen à ce que dit l’Académie. Mais il serait dommage de ne retirer de ce quelle dit que ce qui conforte le pouvoir en place ». On ne saurait être plus clair.
Sur Educmaths
Le dossier du Café
La classe : Des idées pour utiliser les Tice en classe avec Projetice
L’association Projetice organise une présentation sur les usages des TIC le 7 février 2007 au CDDP des Hauts-de-Seine à Boulogne Billancourt, de 13h30 à 16h30. Tous les enseignants du primaire et du secondaire sont cordialement invités à y participer.
Au programme : des idées pour choisir les équipements TIC des écoles,collèges et lycées, et pour mettre, au service d’objectifs pédagogiques, des dispositifs techniques tels que le tableau numérique interactif, le Tablet-PC, les fils RSS, le Podcast et la Quizz Box. Pour pouvoir participer, il suffit d’envoyer un mail à : contact@projetice.fr
Projetice
La classe : Résister et proposer
« La précédente année scolaire a vu beaucoup d’attaques contre la démocratie et contre l’école publique. La campagne pour l’élection présidentielle est l’occasion de placer la scolarité au cœur des débats dans une perspective de changement ». Retenez cette date : le 3 février, le Crap Cahiers pédagogiques organise à Paris des « Assises de la pédagogie ».
Le Café pédagogique y participera à côté de mouvements pédagogiques (Cemea, Education et devenir, Francas, Gfen, Icem, Occe etc.) des parents de la Fcpe et de la Ligue de l’enseignement.
Au programme : des ateliers et deux conférences : « Résister et proposer » avec Samuel Johsua, Françoise Lorcerie, Philippe Meirieu, Jean-Yves Rochex et « Changer, c’est possible ! » avec Marie-Christine Chycki, Peggy Colcanap, Gilbert Longhi, Xavier Sorbe.
Le programme
L’élève : Orientation : Une convention pour la parité à l’Ecole
» Par la présente convention, les parties signataires s’engagent à renforcer l’action interministérielle pour la promotion de l’égalité entre les sexes dans le système éducatif ». Le B.O. du 1er février publie le texte d’une Convention signée entre 8 ministères pour promouvoir l’égalité entre filles et garçons dans le système éducatif.
» Les filles réussissent mieux que les garçons sur le plan scolaire, en termes de durée moyenne des études, de niveau moyen de diplômes, de taux de réussite aux examens. Malgré cela, elles demeurent encore peu présentes dans les filières les plus prestigieuses et les plus porteuses d’emplois. Dans l’enseignement supérieur, les filles sont ainsi sur-représentées dans les filières littéraires, les filières professionnelles des services, les IUFM et les écoles paramédicales et sociales. Les garçons le sont dans les filières scientifiques et industrielles, notamment dans les IUT et les écoles d’ingénieurs. Ainsi, il s’agit de permettre aux filles et aux garçons de sortir de tout déterminisme sexué de l’orientation, pour laquelle les aspirations et les compétences doivent prévaloir ».
Pour cela le texte annonce plusieurs mesures. « promouvoir auprès des filles les filières et les métiers des domaines scientifiques et technologiques porteurs d’emploi,… assurer auprès des jeunes une éducation à l’égalité entre les sexes…, intégrer l’égalité entre les sexes dans les pratiques professionnelles et pédagogiques des acteurs et actrices du système éducatif ».
Dans les établissements cela passe par plusieurs mesures : » prendre en compte la dimension sexuée dans les projets académiques, les projets d’établissements d’enseignement secondaire et supérieur….; nommer au sein des établissements d’enseignement, des correspondant(e)s égalité en charge de la coordination des actions en matière d’égalité entre les sexes dans leur établissement respectif ; favoriser la représentation équilibrée des femmes et des hommes dans les différents conseils d’établissement et dans les structures de représentation lycéenne ou étudiante ; promouvoir le label égalité, créé par le ministère en charge de la Parité, auprès des établissements d’enseignement ».
Cette Convention tente donc une bataille contre les préjugés et les représentations qui jouent contre les filles. Elle a le courage de rappeler un constat qui est bien réel. Cependant une seule discipline semble avoir pris la mesure du problème. Il s’agit de l’Eps. Chercheurs et enseignants ont mis en évidence le poids des représentations dans cette discipline. Par exemple, une étude publiée en octobre dernier reconnaissait que« par les choix de contenus enseignés en EPS, conçus à partir d’une analyse asexuée des techniques sportives, par les effets d’attente et les représentations spécifiques des enseignants à l’égard des élèves des deux sexes, l’école accentue les écarts de résultats entre garçons et filles initialement constitués par les effets de la socialisation familiale et de l’environnement culturel ». Par exemple, dans les apprentissages l’accent est mis toujours sur l’attaque, les apprentissages techniques sont relégués, les filles confinées sur le terrain dans des espaces périphériques, le rôle des défenseurs dévalorisé etc.
Un constat qui amène des enseignants à effectuer de nouveaux choix pédagogiques (par exemple dans les activités sportives présentées au bac). Peut-être devrait-on également dans d’autres disciplines comparer les évaluations des filles et des garçons ?
Au B.O.
En EPS…
L’élève : Les élèves de seconde et les apprentis franciliens recevront une clé USB
« En offrant la possibilité à ces lycéen-ne-s et ces apprenti-e-s de posséder leur propre clé USB et de la conserver pendant leur scolarité, la politique régionale irait davantage dans le sens de la lutte contre la fracture numérique et renforcerait le rôle du lycée et du Cfa dans l’appropriation des nouvelles technologies. Par ailleurs en favorisant l’utilisation des logiciels libres, le Conseil régional poursuit son objectif de rééquilibrage de l’offre logicielle ».
Le Conseil régional d’Ile-de-France a adopté le 1er février cette proposition. 130 000 lycéens de seconde et 45 000 apprentis recevront une clé Usb de 1Go équipée d’une suite bureautique libre.
Projet (en pdf)
Pour lire les pdf
Citoyenneté : La Fondation Abbé Pierre dénonce une politique du logement anti-sociale
» Le non-logement concerne non seulement ceux que l’on nomme les exclus, mais aussi tout ceux dont la situation économique ou sociale est un obstacle à l’accès au logement. Il se manifeste en milieu rural comme dans le centre des villes, les banlieues et les zones touristiques, et d’une manière plus générale sur tous les territoires qui connaissent une pénurie de logements accessibles. La nouveauté de ce phénomène réside donc autant dans l’importance du nombre des situations repérées que dans leur diffusion dans le corps social et sur le territoire ». Dans son rapport annuel, la Fondation Abbé Pierre fait plus que montrer l’importance de la crise du logement. Elle en analyse les causes et désigne les responsables.
« Le non-logement est donc un phénomène qui s’est développé de façon insidieuse et qui, bien souvent, continue à échapper aux dispositifs de prise en charge institutionnelle…. Il est aujourd’hui urgent d’agir et pour cela, faire admettre que le non-logement est la manifestation de l’insuffisance et de l’inadaptation des réponses que la collectivité publique apporte à la crise du logement : saturation des structures d’hébergement et affaiblissement des moyens alloués aux associations gestionnaires, baisse de solvabilisation par les aides personnelles au logement, recrudescence des expulsions locatives…, . absence de fluidité du parc social et production neuve à loyer accessible insuffisante; de même qu’il tient à l’insuffisance d’autres politiques que celles du logement dont les effets sont externalisés : carences du secteur psychiatrique pour accueillir les malades à leur sortie, politique d’accueil de l’immigration pour le moins décalée par rapport aux flux migratoires réels, politique carcérale qui ne se préoccupe guère de la réinsertion des prisonniers à la sortie de prison ».
Des thèmes qui sont développés dans deux chapitres sur les constructions de logements et sur la paupérisation de la population.
» Les responsables de la politique du logement conduite ces dernières années énoncent que celle-ci a été dirigée prioritairement vers les couches moyennes et les catégories populaires. Pourtant, qu’il s’agisse du parc HLM ou du secteur privé, les mesures adoptées ont privilégié la partie supérieure de l’offre : le PLS plutôt que les « véritables » logements sociaux (PLUS et PLAI), et le locatif privé à loyer intermédiaire plutôt que les logements conventionnés accessibles aux ménages modestes. La relance de la construction sur laquelle le gouvernement communique abondamment serait alors un leurre pour les couches populaires évidemment, mais aussi pour les classes moyennes qui seraient en quelque sorte dupées ». La Fondation précise que » en 2006 comme en 2005, plus de 400 000 logements ont été mis en chantier, permettant enfin de couvrir le niveau des besoins quantitatifs en logement, mais jamais si peu de produits nouveaux destinés à des ménages à revenus modestes n’auront été présentés sur le marché ! De l’ordre de 170 000 mises en chantier correspondent, en 2005 comme en 2006, à des logements qui seront attribués sous conditions de ressources ou à des loyers inférieurs à ceux du marché, alors qu’ils étaient près de 210 000 en 2000 (la construction annuelle se situait alors à 310 000 logements). La part de ces logements est donc maintenant de 41 % de la construction, contre 67 % en 2000… La politique du logement conduite dans la période récente relègue donc au second plan les préoccupations sociales »
Mais la Fondation poursuit l’analyse jusqu’aux causes économiques de la crise. « Le niveau de revenu des ménages et son évolution sont trop souvent méconnus et insuffisamment pris en compte. Qui sait et prend en compte le fait que seul un dixième des salariés à temps plein touche plus de 3 000 euros nets par mois et qu’un tel salaire n’est donc pas un salaire de « classe moyenne » ? Qui sait que près de 50% des salariés du secteur privé touchent moins de 1 400 euros nets par mois (et 30% moins de 1 200 euros) ? Qui sait que la France compte 4 millions de salariés payés au SMIC et qu’ils n’ont jamais été aussi nombreux1 ? Si les discours politiques véhiculent l’idée d’une France peuplée d’une large classe moyenne, la réalité est autre. La moitié des ménages ont ainsi un revenu inférieur à 2 050 par mois, soit un peu plus de 2 SMIC nets (après impôts, et prestations sociales comprises) et surtout, la plus grande partie de la population, celle qui n’a d’autre ressource que son seul travail, vit désormais une situation de quasi stagnation »
Pour la Fondation, » une partie des classes moyennes est engagée dans un processus de déclassement. Les classes moyennes connaissent, selon les propos de Louis Chauvel, « un grand renversement … Pour la première fois en temps de paix, la situation globale de la jeune génération est moins favorable que celle de ses parents ». Tout se passe en fait comme si les fruits de la croissance économique depuis 1975 étaient réservés aux plus de 45 ans ».
Le rapport
Citoyenneté : La loi sur la parité politique est publiée
La loi « tendant à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives » est parue au J.O. du 1er février. Le texte prévoit l’instauration d’une obligation de parité entre hommes et femmes dans les exécutifs des communes de 3 500 habitants et plus, ainsi que dans les exécutifs régionaux.
Au J.O.
Primaire : EPEP : Syndicats et parents écrivent au ministre
« Une large majorité des représentants des personnels, des parents et des associations vous a demandé de renoncer à présenter le projet de décret autorisant la mise en place d’EPEP par les collectivités territoriales. En effet, ce projet suscite des questions, des inquiétudes et souvent des oppositions. Nous vous demandons dans ces conditions de retirer de l’ordre du jour du prochain Conseil Supérieur de l’Education l’examen de ce projet de décret et d’organiser avec les parents, les élus, les enseignants et les associations, les consultations que vous avez annoncées ». Les syndicats enseignants du primaire (Sgen-Cfdt, le Snuipp, le Se-Unsa),les parents de la Fcpe et de la Peep,les deux principales associations, et la Ligue de l’enseignement tentent à nouveau une démarche vers le ministre.
Pour ces organisations, le projet d’établissements publics de l’enseignement primaire (EPEP) « implique un bouleversement de l’organisation de l’Ecole et de ses rapports avec les collectivités territoriales et l’Education Nationale… Toute modification profonde ne peut intervenir qu’après avoir pris le temps d’un large débat et en tenant compte des avis des élus, des parents, des enseignants et plus généralement de l’ensemble des citoyens : l’Ecole est le bien de tous ». La phrase fait allusion au fait que le décret attribue la moitié des voix au Conseil d’administration de l’Epep aux collectivités locales. Elles estiment aussi qu’il remet en cause l’indépendance pédagogique des équipes pédagogiques.
Le 25 janvier dernier ils avaient empêché le CSE de se réunir en quittant ensemble la réunion. La réponse du ministre a été claire : il a convoqué le CSE pour le 5 février en mettant le texte à l’ordre du jour.
Primaire : Quinzaine de l’Ecole publique
» J’invite donc les élèves et les personnels à s’associer à cette manifestation sur la base du volontariat, en prenant part à la vente des vignettes organisée dans les départements par les fédérations des œuvres laïques. Je les invite également à mettre à profit ce temps fort pour réfléchir aux grandes questions de solidarité qui sont la raison d’être de cette campagne » dit le directeur de la Desco dans cette note officielle. .La quinzaine de l’Ecole publique aura lieu cette année du 14 au 20 mai. Cinq pays d’Afrique de l’ouest seront destinataires des fonds recueillis.
Au B.O.
EEDD : Les simulations françaises du réchauffement climatique
A l’occasion du colloque de Paris, les chercheurs français publient leurs contributions aux travaux du GIEC. Ils présentent leurs simulations dans un document richement illustré.
Outre les travaux sur les températures, ils ont étudié l’évolution des précipitations. « Les simulations montrent une évolution importante du régime des précipitations. Dans leur ensemble, les modèles climatiques prévoient -mais avec une forte dispersion- une augmentation du total des précipitations avec la température. Pour le scénario SRES-A2, le modèle du CNRM simule un accroissement moyen de 5% en 2100 et celui de l’IPSL de 8%, mais ces changements des précipitations sont accompagnés d’une très forte variabilité interannuelle (Dufresne et al., 2006). La réponse des précipitations est beaucoup plus complexe et variable que la réponse des températures et n’est pas homogène dans l’espace: certaines régions voient leur précipitations augmenter, d’autres diminuer. Une augmentation de précipitation est simulée dans la zone de convergence intertropicale au voisinage de l’équateur, et dans les zones de dépression des moyennes et hautes latitudes, tandis qu’une diminution est prévue dans les zones subtropicales, en particulier autour de la Méditerranée . Dans la région européenne, les deux modèles simulent une augmentation des précipitations dans le Nord et par contre un assèchement autour du bassin méditerranéen ».
Le dossier (en pdf)
Histoire : Saint-Denis des origines au 21ème siècle
C’est un Saint-Denis ignoré qui est redécouvert par ce magnifique site réalisé par le ministère de la Culture et la ville de Saint-Denis (93). Il propose 4 chemins pour découvrir la vieille cité royale : la ville, les hommes, les travaux et l’archéologie. Chaque chapitre est agrémenté de documents rares et de notices rédigées de façon accessible.
Ainsi celui sur la ville reconstitue le cœur de la ville en images de synthèse avec l’abbaye, son cloître et les églises environnantes des origines à aujourd’hui. Des objets (pots, briquets, scramasaxe etc.) nous font découvrir les habitants de la ville et le rayonnement de cette cité. Le site ne néglige aucune piste. Ainsi l’archéologie industrielle, par exemple, est représentée.
Image 3D, superposition de cartes anciennes et de photos aériennes, diaporama, frise : tout est bon pour amener à la découverte de la ville. Les enseignants apprécieront les fiches pédagogiques (entre autre fiche B2i). Les élèves trouveront aussi sur le site des jeux éducatifs.
On appréciera également l’accessibilité du site. Une version en langue des signes est proposée. Un site à visiter et à utiliser en classe.
Saint-Denis
Technologie : La rénovation des programmes est lancée
Le groupe d’experts chargé de la rénovation des programmes de technologie s’est réuni le 29 janvier, annonce l’association Pagestec.
« Sur la base des directives données par la lettre de cadrage, de réflexions et d’expériences des membres du groupe d’experts, des avis de l’académie des sciences et de l’académie des technologie, des écrits récents d’universitaires ou experts en sciences de l’éducation,des réponses apportées au questionnaire proposé par l’association Assetec et d’autres documents issus du travail réalisé par les groupes d’experts du «socle commun des connaissances et compétences» … une relecture du préambule des programmes et du corps du texte du programme de 6ème a été entreprise.
L’orientation impulsée par le travail du groupe «Secrétan» a été conservée: elle privilégie l’articulation de la technologie avec les autres disciplines scientifiques du collège et la continuité avec l’enseignement de sciences et technologie de l’école primaire. Un travail sur la rigueur et l’homogénéité du vocabulaire employé (objet, produit, schéma …) a été amorcé et une discussion sur les cinq approches (fonctionnement, matériaux, énergies, historique, réalisation) a mis en évidence la nécessité de mieux recentrer les deux items «matériaux» et «énergies» sur des problématiques technologiques afin de conserver la spécificité de la discipline et la complémentarité par rapport aux sciences physiques ou sciences de la vie et de la Terre ».
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