Pierre-Marie Lasseron
– « Enseigner le calcul », le nouveau dossier du Café
Avez-vous déjà vu un élève de CP redoubler parce qu’il ne savait pas ses tables de calcul ? Sans doute rarement. Contrairement à sa performance en lecture, véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de son avenir scolaire, les compétences réelles en calcul restent souvent peu discriminantes au cycle II. Pourtant, dès les évaluations faites au CE2, on constate des écarts de performance qui inquiètent les enseignants : « Il confond les chiffres et les nombres ! » ; « Il n’arrive pas à maîtriser les techniques opératoires » ; « Il passe un temps fou sur les calculs »… C’est donc bien que le calcul, comme la lecture, mérite bien un débat sérieux. Comme pour la lecture, nombre de connaissances, notamment en psychologie, viennent nourrir le débat et permettre à l’enseignant un large pouvoir d’agir.
En effet, les apprentissages mathématiques à l’école élémentaire relèvent tellement de l’implicite, pour tout adulte non spécialiste, qu’il est fondamental d’interroger, d’un point de vue historique, social, mathématique, didactique, ces savoirs « incorporés », dans le but de mieux comprendre quelles difficultés ils peuvent poser à l’élève, si l’enseignant n’y prend pas garde, s’il ne s’est pas penché professionnellement sur la question. Dans ce dossier, nous tenterons de passer en revue quelques apports des grandes théories de la recherche, en en présentant ici une brève synthèse, mais aussi en donnant la parole à quelques acteurs qui viendront éclairer le débat de leur point de vue.
Le lecteur attentif comprendra que les focales sont multiples et les points de vue argumentés. Le Café ne craint pas le débat, pour peu qu’il soit constructif. On y comprendra qu’il en est pour le calcul comme pour la lecture : c’est bien toujours de compréhension qu’il est question, d’outillage culturel progressivement construit par l’humanité pour agir et penser le monde.
Le dossier mensuel du Café
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/calcul_index.aspx
– Français – Lecture :
Le séminaire ne suit pas le ministre : Gilles de Robien, qui aime à se prévaloir de conclusions scientifiques pour asseoir ses dires, n’était guère en mesure de le faire le 2 octobre. Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France et directeur de l’unité Inserm-CEA de neuroimagerie cognitive, qui présidait le séminaire, a prévenu d’emblée : «Les résultats des recherches sont très récents et doivent être confirmés. On ne peut donc en déduire quelle est la méthode optimale d’enseignement. »
Selon Libération les intervenants au Séminaire national sur la lecture n’ont pas suivi le ministre dans sa croisade pour la méthode syllabique. Une position qui n’est guère surprenante. En février 2006, 18 scientifiques avaient publié une mise au point dans le Café pédagogique qui affirmait : « nous rejoignons largement l’avis du monde enseignant pour dire que les méthodes qui, dans l’état actuel de l’art, semblent optimales, initient l’enfant non seulement au déchiffrage, mais également à la morphologie, à la syntaxe, à la compréhension de textes ayant un sens, ainsi qu’à l’écriture. Simplement, le déchiffrage doit être présent dès le début du CP ».
http://www.liberation.fr/actualite/societe/208181.FR.php
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/contribs_ramus.aspx
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/lecture_index.aspx
– les majuscules
En français, il convient de souligner que l’écriture n’est pas normalisée et que, notamment, les listes (« polices ») de caractères sont libres. Certaines polices peuvent ne pas comporter de majuscule (ou de minuscule), ou d’accent, etc. Mais en général, on accentue les majuscules comme les minuscules et l’on utilise des minuscules, sauf règle demandant la majuscule.
http://fr.wikipedia.org/wiki/De_l’usage_des_majuscules
ou encore ici
http://perso.orange.fr/jm3/trucs/maj_accent.htm
Sciences
– La science c’est sérieux. C’est tellement sérieux qu’il faut savoir en rire. Pour ça Gaston Lagaffe a toujours été fidèle au poste. http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expo/tempo/franquin/
Education civique
– L’état des inégalités en France
« En matière d’éducation, les scolarités ne s’allongent plus depuis 10 ans et l’échec scolaire ne baisse plus. La proportion de bacheliers parmi les fils d’ouvriers s’est certes accrue mais celle des fils de cadres aussi, pour atteindre désormais 90%. A cela s’ajoute le fait que la valeur du baccalauréat a changé depuis 1970. Les inégalités à l’école se sont déplacées vers le haut et les exigences des entreprises ont augmenté… Premières victimes : les enfants issus des milieux populaires. C’est ainsi que les fils d’ouvriers représentent 44% des élèves de l’enseignement « adapté » secondaire et les fils de cadres seulement 1,6% ».
Louis Maurin et Patrick Savidan, animateurs de l’Observatoire des inégalités, suivent quotidiennement les travaux sur les inégalités en France. Avec « L’état des inégalités en France », ils signent un ouvrage de synthèse fort bien documenté. Les enseignants y trouveront de nombreuses statistiques. Elles sont mises en perspective par de nombreux spécialistes (Michel Pinçon, Marie Duru-Bellat, Pierre Volovitch, Laurent Mucchielli etc.). Un ouvrage qui a bien sa place en salle des profs. Louis Maurin et Patrick Savidan, L’état des inégalités en France, Belin, Paris, 2006, 254 pages.
http://www.inegalites.fr/spip.php?article574
– La tentation du fichage
» Figurer dans un fichier n’est pas anodin. Pour accéder à la fonction publique, travailler dans une société de sécurité ou dans un aéroport, bref, pour tout emploi nécessitant une déclaration à la préfecture peut être un handicap ». Dans Le Monde, Marion Van Renterghem montre comment le fichier des empreintes génétiques, conçu au départ pour identifier les auteurs d’infractions sexuelles, a été étendu à 137 infractions. La suspicion de vol simple, une dégradation peuvent,par exemple, entraîner une inscription au fichier. Déjà 283 000 personnes y sont inscrits dont 107 000 condamnées et 163 000 suspects.
Article du Monde
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-816576@51-793622,0.html
– Histoire
– La question coloniale en colloque
La Cité internationale de l’histoire de l’immigration organisait à Paris, du 28 au 30 septembre, un colloque international sur la question coloniale. Plus de 90 chercheurs ont abordé cette question et confronté leurs travaux. Un atelier pédagogique (Philippe Joutard, Benoit Falaize, Laurence Pierrepont etc.) a abordé la question de la transmission de cette histoire particulièrement à propos du Maghreb.
http://www.histoire-immigration.fr/index.php?lg=fr&nav=50&flash=0&id_actu=725
Musique
– Ressources libres de droit
http://www.logiciels-libres-premierdegre-sceren.fr/article.php3?id_article=369
Arts plastiques
– Photo numérique
http://www.ac-nancy-metz.fr/ia88/ienremiremont/photo_menu.htm
Education Physique et Sportive
– La petite reine La bicyclette à l’école, dossier complet.
http://web-ia.ac-poitiers.fr/web17/peda17/article.php3?id_article=154
– PPRE et brevet
Lors de la conférence de presse sur le budget, G. de Robien a annoncé qu’à la rentrée 2007 les PPRE seraient étendus en CM2 et en 5ème. Pour réaliser des économies, les sujets du brevet 2007 seront nationaux et non plus académiques. Les sujets du Cap et du Bep seront également simplifiés pour passer de 20 000 à 5 000. Le ministère souhaite ainsi économiser 400 emplois.
Discours ministériel
http://www.education.gouv.fr/cid3999/conference-de-presse-rentree-universitaire-2006-projet-de-budget-2007.html
– La pression s’accentue en faveur de R. Goigoux « Cet enseignant-chercheur est connu pour le sérieux et la pertinence de ses travaux de recherche, notamment en ce qui concerne la didactique de la lecture à l’école primaire. Dix promotions d’inspecteurs du premier degré ont unanimement apprécié la qualité de son enseignement dans le cadre de leur formation. Ses contributions au débat qui a fait suite aux prises de positions du ministre en matière d’apprentissage initial de la lecture ont toujours été caractérisées par le sérieux et la rigueur scientifiques qui prévalent en la matière. Le dernier ouvrage de M. Goigoux s’appuie avec intelligence et loyauté sur les programmes officiels remaniés par le ministre, sans en dénaturer la portée et sans renier pour autant le point de vue scientifique développé par la grande majorité des chercheurs ayant eu à se pencher sur la lecture ». Le Snpi-Fsu, syndicat des inspecteurs Fsu, apporte son soutien à Roland Goigoux. « Ce qui est vraisemblablement reproché à M. GOIGOUX, c’est son affirmation réitérée que la méthode syllabique n’a pas de légitimité scientifique et légale dans notre école. Cette affirmation ne contredit ni la science ni les programmes officiels récemment remaniés… La mise à l’écart de M. GOIGOUX ressemble fortement à une sanction pour défaut de loyalisme (et non de loyauté) à l’égard, non pas du ministre et de ses écrits officiels, mais de Monsieur De Robien, personnalité politique, et de ses propos souvent polémiques dans les médias ». Le Snes, le Sgen-Cfdt apportent également leur soutien à R. Goigoux. Le Sgen parle de « caporalisation » et de médiocrité
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/09/index250906.aspx
– Une étude invite à redéfinir les tests de compétence des élèves
Analysant les résultats aux tests de CE2, Sophie Morlaix (Iredu) met en évidence le poids de trois items correspondant à trois compétences principales pour la prédiction des résultats aux tests. Pour elle, » un premier constat qui se dégage des résultats est l’aspect transversal des acquisitions scolaires » camouflé par l’organisation même du test. « Le deuxième constat a trait au statut particulier de certaines compétences qui semblent structurer véritablement les apprentissages des élèves et qui concernent trois domaines : l’orthographe, l’attention et la recherche d’information, le calcul mental… Ceci présente un intérêt sur le plan pédagogique dans le sens où des activités systématiques peuvent contribuer à développer les mécanismes d’apprentissage intervenant dans la maîtrise de ces compétences essentielles ». Enfin, elle met en évidence une structure hiérarchique des acquisitions des élèves. « Il apparaît que les acquisitions qui rendent le mieux compte du niveau global des élèves à l’entrée au cycle III, correspondent à des mécanismes de base qui détermineraient la maîtrise de compétences plus spécifiques en matière d’orthographe ou de technique opératoire ».
http://halshs.ccsd.cnrs.fr/halshs-00094911
– Le nouveau B2i Les feuilles de position du nouveau B2i sont disponibles sur Educnet. Pour chaque niveau (école, collège et lycée) et pour chacun des 5 domaines, elles proposent des objectifs, capacités et feuilles de position précises.
Les feuilles
http://www.educnet.education.fr/chrgt/b2i/B2i_tableau_synoptique15sept2006.doc
Le blog B2i
http://www.cafe-b2i.net/
Divers
– Des outils pour l’évaluation Plus de 100 logiciels pour accompagner l’apprentissage des élèves. L’association Pragmatice a eu l’idée de réunir des logiciels gratuits pour traiter les différents items des évaluations de CE1 et CE2. Une logithèque impressionnante qui rendra service pour les PPRE.
http://pragmatice.net/evaluation_2006
– Le sous-équipement informatique persiste dans le primaire
Ce titre nous l’avions déjà utilisé il y a un an… Le ministère de l’éducation nationale publie les résultats de l’enquête Etic 2006 qui évalue l’équipement informatique des établissements. Selon elle, dans le primaire, il y aurait de 10 à 23 élèves par ordinateurs en élémentaire, de 22 à 43 en maternelle. Dans le secondaire, on compterait 6 élèves par ordinateur au collège, 4 en lycée et 3 en L.P. On constate une amélioration de la situation dans le secondaire, alors que les disparités restent fortes et l’équipement insuffisant dans le primaire. Rappelons que l’équipement des établissements est financé par les collectivités locales. http://www2.educnet.education.fr/sections/plan/etic/
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2005/09/index050905.aspx