» Le système français de formation professionnelle est inéquitable pour au moins trois raisons. Tout d’abord, il profite surtout aux salariés les mieux formés et les mieux payés au départ, dont les formations sont financées par des salariés moins bien payés qu’eux. Ensuite, il ouvre peu de véritable perspective de promotion sociale. Enfin, il ne permet pas aux chômeurs les plus éloignés de l’emploi de suivre des formations longues et coûteuses, qui seules pourraient favoriser leur retour vers un emploi stable. Le système français de formation professionnelle est également inefficace, pour au moins deux raisons. Tout d’abord, les obligations de dépenses de formation continue pesant sur les entreprises conduisent à entretenir des circuits de financement opaques aboutissant à des formations dont la qualité est pour le moins très imparfaitement contrôlée. Ensuite, les chômeurs sont pris en charge par plusieurs acteurs mal coordonnés leurs proposant des formations dont les conséquences ne sont ni connues, ni évaluées… Ce choix aboutit aujourd’hui à un énorme gâchis. En 2005, la France a dépensé 23 milliards d’euros, soit 1,3% du PIB ou encore 3 fois le coût du RMI, en actions de formation professionnelle n’ayant, dans la plupart des cas, aucun impact avéré sur les parcours professionnels, mais dont les effets anti-redistributifs sont au contraire flagrants ». Signalé hier dans L’Expresso, le rapport Cahuc – Zylberberg est disponible au téléchargement. Cette vive critique du système de formation professionnelle aboutit à une proposition des auteurs. » Il est possible de changer cette logique à condition d’accepter trois priorités : 1) l’obligation de “former ou payer” instituée par la loi du 16 juillet 1971 doit être abandonnée et remplacée par un système de subventions; 2) le service public de l’emploi et de formation professionnelle des adultes doit être réorganisé autour d’une agence opérant des parcours différenciés aux demandeurs d’emploi et qui s’appuie sur des opérateurs externes, mis en concurrence et rémunérés en fonction des succès obtenus dans le retour vers l’emploi des chômeurs; 3) il faut supprimer le dispositif du droit individuel à la formation et réorienter la dépense publique en offrant à des publics en difficulté des formations longues, intensives et ancrées dans le secteur marchand ».
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