Le ministère publie le « guide pédagogique de l’apprenti junior » qui décrit la mise en place de ce nouveau dispositif prévu par la loi sur « l’égalité des chances ». Il concerne des jeunes à partir de 14 ans et se décompose en deux périodes : une où l’élève est sous statut scolaire (jusqu’à 15 ans) et une seconde où l’apprentissage commence (à partir de 15 ans).
Evidemment la première difficulté rencontrée est d’assurer au jeune le « socle commun » prévu par la loi. Le guide a beau répéter que ce nouveau dispositif offre « une modalité différente d’accès au socle commun », on voit mal comment concrètement le cas. Prenons le cas, le plus favorable, de l’année sous statut scolaire. Voici notre jeune censé faire deux stages dans deux entreprises différentes, soit 8 à 16 semaines selon le guide. Suivons-le : il reste en moyenne 360 heures de cours pour l’ensemble des disciplines d’enseignement général (français, histoire-géo, maths, sciences, langues vivantes, eps). On voit mal comment, avec environ 60 heures annuelles de français par exemple, ces élèves, déjà présentés par le guide comme en échec, pourraient atteindre, en 3 années seulement, le niveau demandé à leurs camarades en 4 ans avec un horaire double ! Il est évident que ces jeunes quitteront le statut scolaire avec un niveau très inférieur au socle commun. L’horaire en première année d’apprenti junior devrait comprendre, pour le temps passé au collège, 15 heures hebdomadaires d’enseignement général, 9 heures de droit du travail et d’activités professionnelles, 3 heures de découverte des métiers et 3 autant d ‘activités individualisées.
Le guide s’intéresse d’ailleurs beaucoup au cas des apprentis juniors qui voudront retourner au collège plutôt que poursuivre en apprentissage. Il prévoit quatre difficultés : « dans le cas de l’intégration dans une classe de 3ème DP 6h, un niveau scolaire trop bas pour assimiler les connaissances du socle commun du programme de 3ème ; dans le cas de l’intégration dans une classe de 4ème, difficultés à pallier d’inévitables lacunes et à se réadapter au rythme du collège ; difficulté à respecter les règles du comportement du collégien,… retour en collège motivé par le désir de fuir la difficulté du travail en entreprise ». Le guide demande dans ces cas de prévoir un projet personnalisé et une aide individualisée.
L’autre difficulté que pourrait rencontrer le dispositif c’est qu’il nécessite un accord entre les régions et les rectorats dans le cadre des plans régionaux de développement des formations professionnelles.
Le guide (pdf)
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