Une nouvelle étude confirme l’impact négatif de la sélection précoce
Comment assurer à tous la meilleure éducation ? Tous les systèmes scolaires ont à faire face à l’hétérogénéité scolaire, rappellent Vincent Dupriez et Xavier Dumay (Université catholique de Louvain). Certains préfèrent intégrer les élèves en difficulté dans un tronc commun. D’autres pays séparent les élèves dans des filières différentes.
V. Dupriez et X. Dumay ont cherché, en se basant sur les résultats de Pisa, le mode de gestion le plus performant. « La sélection précoce opérée dans le modèle de la séparation isole en particulier les élèves issus de milieux peu favorisés, à travers des mécanismes d’auto et d’hétéro- sélection. Ces derniers se retrouvent dans des classes et des écoles plus faibles où le climat de discipline et les conditions d’enseignement sont moins favorables ; le curriculum y est généralement moins ambitieux. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant de constater que dans de tels systèmes, les écarts de performances entre élèves se creusent, de même que les écarts de performances entre groupes sociaux ». Les résultats de cette étude confirment donc des travaux antérieurs. La sélection précoce, par exemple l’apprentissage à 14 ans décidé par le gouvernement, est préjudiciable aux élèves faibles. » Il semble que ce soit les élèves faibles scolarisés dans un modèle de séparation qui tendent à bénéficier des environnements les moins favorables au regard de la composition des écoles, tant sur le plan académique que socioculturel ».
L’étude en pdf
http://www.girsef.ucl.ac.be/Cahiers_CREF/051cahier.pdf
Pour lire les pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Pratiques enseignantes
» Dans sa pratique professionnelle un enseignant déploie de nombreuses activités ; prendre en charge la classe et enseigner est certes la plus importante de ces activités, ce n’est toutefois pas la seule. Les travaux qui ont tenté de décrire, d’expliquer et de comprendre ce que fait l’enseignant en classe ou hors la classe sont nombreux ; certains de ces travaux tentent de repérer des liens éventuels entre pratiques enseignantes et performances scolaires des élèves. Un des objectifs de ce site est d’offrir la possibilité, à qui serait intéressé (chercheur, décideur, praticien, …), de trouver les bases de références et de travaux les plus riches possibles ». Sur le site de l’INRP, Brigitte Bacconnier présente le projet OPEN, un réseau de chercheurs qui travaille sur les pratiques enseignantes.
Elle propose une intéressante sélection bibliographique et webographique ainsi que des liens vers les équipes de recherche françaises et internationales.
Sommaire
http://www.inrp.fr/vst/Dossiers/Pratiques_enseignantes/sommaire.htm
Education aux comportements responsables
Pas d’allusion politique… EduScol met enligne un livret qui doit aider les équipes éducatives à mettre en place l’éducation nutritionnelle, la prévention des conduites addictives, l’éducation à la sexualité et la formation aux premiers secours. L’ouvrage n’offre pas que des références et le rappel des textes officiels. Il invite à chercher des partenaires qui peuvent être extérieurs à l’école (les moniteurs nationaux pour la formation aux secours par exemple) mais qui sont aussi à chercher chez les élèves.
La brochure
http://eduscol.education.fr/D0060/education_comportements_responsables_pres.htm
La violence à l’Ecole, un dossier de L’Enseignant
» Pour moi, la manière dont est organisé le mouvement des enseignants est «criminogène». Le mot est dur mais justifié. La solitude de l’enseignant débutant qui arrive dans un établissement où il ne voulait pas être dans une région qui n’est pas la sienne, qui n’est pas intégré dans une équipe, en fait une cible disponible. Autre facteur important : notre idéologie scolaire conduit à un refus massif des tâches éducatives par les enseignants. Celui du secondaire s’identifie à sa matière beaucoup plus qu’à son rôle éducatif. Or il faut que tous les adultes traitent la violence quotidienne ». Dans le numéro 94 des Dossiers de l’enseignant, Eric Debarbieux montre qu’on peut réagir face à la violence.
Mais il critique vertement les orientations actuelles. « Penser que c’est la répression qui va régler tous les problèmes de violence à l’École, c’est faire une erreur d’analyse considérable. Les expériences de lien Police-Éducation sont positives dans certains pays, comme le Québec ou l’Angleterre, parce qu’il s’agit d’une vraie police de proximité, une police très proche des communautés au sens de quartier… et peut ainsi jouer un rôle de régulation, de dissuasion et de prévention, beaucoup plus que de répression. Il faut dix ans pour mettre en place une telle police de proximité. Un policier «épouvantail» dans les collèges traduit une erreur d’analyse très profonde : la violence viendrait de l’extérieur et les forces de l’ordre devraient protéger l’établissement scolaire ; on peut alors supprimer les aides-éducateurs, réduire le nombre de surveillants : ils ne servent à rien puisque la violence vient de l’extérieur ! Or tous les chiffres montrent que la violence d’origine extérieure, c’est moins de 5% des cas. Quant à la note de vie scolaire, techniquement, elle ne fonctionne pas non plus. Ce sont les renforcements positifs qui sont efficaces. La sanction par la note et la répression policière vont à l’encontre des bonnes pratiques mises en évidence par toutes les recherches internationales ».
Rémi Casanova donne des exemples d’écoles qui réussissent dans leur combat contre la violence. » Les écoles qui réussissent aujourd’hui sont celles qui parviennent à s’adapter sans se renier. Mais… la réussite est toujours fragile et contextualisée. C’est alors au jour le jour, patiemment, dans la durée, souvent modestement et avec humilité, que se construisent les parcours de réussite face à la violence. C’est lorsque les écoles font «expérience», au sens étymologique du terme, de leurs phénomènes institutionnels, qu’elles sont sur la voie de la réussite ».
http://www.se-unsa.org/page_dossier.html
La mixité paye (généralement)
Alors qu’aux Etats-Unis le gouvernement encourage le déploiement d’écoles publiques non mixtes, Sherrilyn M. Billger, Illinois State University, a cherché à en vérifier les bienfaits. « Les jeunes filles (de ces écoles non mixtes) reçoivent plus souvent que leurs camarades des bourses d’étude mais elles ne poursuivent pas davantage des études supérieures et les deux sexes ont moins de chance d’atteindre le niveau scolaire ambitionné ». Cependant l’étude établit que les garçons moyennement qualifiés issus des écoles non mixtes démarrent avec un salaire plus élevé que les autres. Ces écoles pourraient être bénéfiques pour les jeunes Afro-Américains.
ftp://ftp.iza.org/dps/dp2037.pdf