Mardi 25 avril et jusqu’au 2 juin – 18h30 – Vernissage exposition / photographie de Stéphane Duroy – « Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu’il guérirait à côté de la fenêtre. Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme. “ Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d’habiter Lisbonne ? Il doit y faire chaud, et tu t’y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l’eau ; on dit qu’elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu’il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût ; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour la réfléchir !”. Mon âme ne répond pas. » – Charles Baudelaire, « Le spleen de Paris », éditions Gallimard.
« Mais le Portugal ignorait l’appétit du monstre. Il refusait de croire aux mauvais signes. Le Portugal parlait sur l’art avec une confiance désespérée. Oserait-on l’écraser dans son culte de l’art ? Il avait sorti toutes ses merveilles. Oserait-on l’écraser dans ses merveilles ? Il montrait ses grands hommes. Faute d’une armée, faute de canons, il avait dressé contre la ferraille de l’envahisseur toutes ses sentinelles de pierre : les poètes, les explorateurs, les conquistadors. Tout le passé du Portugal, faute d’armée et de canons, barrait la route. Oserait-on l’écraser dans son héritage d’un passé grandiose ? »
Antoine de Saint-Exupéry, « Lettre à un otage », éditions Gallimard.
Du lundi au vendredi, de 9h00 à 17h30 – Centre Gulbenkian – 51, av. d’Iéna – 75116 Paris – Tél. : 01 53 23 93 93
http://www.gulbenkian-paris.org/france/programme/index.htm
