« Nous demandons au Ministre l’organisation d’une évaluation scientifique du travail effectué dans les classes concernant l’apprentissage de la lecture afin d’appréhender leur efficacité respective. Dans l’attente des résultats de cette évaluation, nous vous demandons de surseoir à toute modification des programmes ». Le 14 mars, la Fcpe, les principaux syndicats du primaire (Sgen-Cfdt, Se-Unsa, Snuipp Fsu), la Ligue de l’enseignement, la Fep Cfdt (enseignement privé), la Cgt, l’Unsa Education et la Fsu, ont quitté la réunion du Conseil supérieur de l’éducation chargée d’étudier le projet de programme pour l’apprentissage de la lecture. Ils ont empêché sa réunion, le quorum n’étant pas atteint.
C’est que ces organisations ne décolèrent pas devant « le double discours ministériel qui prévaut en ce moment sur le sujet de l’apprentissage de la lecture, sujet pourtant crucial pour l’avenir des jeunes ». Elle relèvent que d’un côté le ministre a modifié son projet de programme et tenu compte des interventions des syndicats et des mouvements pédagogiques mais que de l’autre il continue un campagne médiatique en faveur de la méthode syllabique.
Ils soulignent par exemple que le nouveau texte proposé par G. de Robien rétablit « l’existence de deux types d’approche complémentaire, « analyse de mots entiers en plus petites unités référées à des connaissances déjà acquises et synthèse à partir des constituants »; qu’il reconnaît le rôle de la maternelle et du CE1, enfin qu’il rappelle » la nécessaire conjugaison du travail de lecture et d’écriture ».
Mais pour ces organisations « la confusion est totale entre ce projet et les récentes déclarations ministérielles. Le maintien de la circulaire du 5 janvier et les déclarations publiques sur le rétablissement de la méthode syllabique ou l’interdiction d’autres méthodes révèlent en effet la volonté d’imposer une démarche idéologique qui se sert de l’apprentissage de la lecture comme alibi : cette démarche, sous couvert de restauration de l’autorité, vise à faire de l’élève un individu passif auquel on ordonne d’apprendre, comme si l’injonction suffisait à le faire entrer dans les apprentissages. Elle jette du trouble dans l’opinion publique, du doute, de la défiance vis-à-vis de l’école. Elle est inadmissible ».
Le dossier du Café sur la lecture