IIMA du 8 janvier au 5 mars 2006.
Humbert, Yallah ! Yallah !
Par Jean-Michel Frodon,
Directeur des Cahiers du cinéma.
Yallah ! Yallah ! C’était plus qu’une formule apprise au fil de ses entreprises de producteur dans le monde arabe. Pour Humbert Balsan, c’était sinon une philosophie, du moins une sorte de morale personnelle. En avant ! Allons-y ! – Allons-y Alonso, aurait ajouté Jean-Paul Belmondo dans À bout de souffle, ce n’est pas un jeu de mot, c’est la même idée de la vie, et du cinéma, que celle qui explosait alors avec la Nouvelle Vague. Aller de l’avant, flamber au sens des joueurs, mais brûler au sens des artistes et des mystiques, tout autant. Être du côté de l’élan,de la jeunesse, de l’irrévérence, du risque. Humbert B., prince des producteurs, en aura pris plus que quiconque, des risques – pas des « risques financiers », pas des « risques d’investissement » que les hommes d’affaires avisés assurent dans les maisons spécialisées.
http://www.imarabe.org/temp/films/films2006/films.html
