« Gilles de Robien a annoncé hier dans le Parisien-Aujourd’hui qu’il allait «revoir les programmes» scolaires. A la baisse : le ministre de l’Education nationale est effaré par «la somme de connaissances que les élèves doivent ingurgiter» ; il préférerait «des têtes bien faites que bien pleines» et des programmes «simplifiés, éclairés»… En fait, son administration travaille depuis plusieurs semaines sur cette hypothèse ». Dans Libération du 6 janvier, Emmanuel Davidenkoff donne des extraits d’une note interne envoyée par le ministère (Desco) au Haut Conseil de l’Education, censé élaborer les programmes du socle commun.
Le tour de passe-passe de la note est simple : formuler les connaissances et les compétences requises en termes suffisamment vagues pour qu’ils puissent correspondre aussi bien à un niveau de fin d’école primaire qu’au niveau du baccalauréat le plus exigeant. Ainsi au chapitre «Maîtrise de la langue française», il est proposé que les élèves sachent «déchiffrer tout mot de la langue […], lire à haute voix, de façon expressive, un texte en prose ou en vers» ou encore «maîtriser les normes qui permettent de copier un texte sans faute, d’écrire un texte sous la dictée et de produire un texte», objectifs que l’on retrouve quasiment mot pour mot dans les actuels programmes de l’école élémentaire ».
Chargé de concevoir un socle commun pour une scolarité ramenée de fait de 16 à 14 ans, le ministre est soupçonné de préparer de larges coupes.
Article de Libération
Sur le socle commun : L’Expresso du 5 janvier