La rentrée est évidemment un moment chargé de sentiments, même pour un ministre. Mais c’est aussi l’instant où annoncer une politique. Et celle-ci risque de mobiliser les enseignants.
Confiant, je le suis car j’ai vu le formidable travail effectué par l’Education nationale pour préparer cette rentrée dans les meilleures conditions ». Charmeur, affable et souriant, Gilles de Robien a présenté le 31 août sa première rentrée en rendant un vibrant hommage à l’Ecole qui « réussit beaucoup mieux que ce que l’on veut parfois nous faire croire » et aux enseignants : « je les admire et… j’ai profondément confiance en eux pour relever les défis qui nous attendent ».
Le ministre a présenté ses priorités pour cette rentrée : égalité des chances et insertion professionnelle. La première passe par la scolarisation des handicapés, la politique des langues, les emplois vie scolaire et la mise en place des « programmes personnalisés de réussite éducative » (PPRE).
Ainsi l’apprentissage des langues sera étendu à tous les élèves de CE2 en attendant les CE1 en 2007. Le ministre a annoncé qu’au moins un collège par département mettra en place une opération « école ouverte en langue » durant les petites vacances. Au lycée, le dédoublement en terminale générale est confirmé mais sans calendrier : où trouver les emplois nécessaires ? Une campagne en faveur de l’allemand sera lancée en janvier et à l’horizon 2007 toutes les académies devraient compter au moins un établissement préparant l’Abibac (le bac franco-allemand). G. de Robien annonce 45.000 nouveaux emplois et le déploiement des PPRE. Mais ces derniers restent au stade expérimental cette année.
Il insiste sur l’effort pour l’insertion professionnelle des jeunes. Cela passe par les heures de « découverte professionnelle » mise en place au collège, par de nouveaux diplômes professionnels, par la réforme de la série technologique tertiaire (ouverture de la filière STG à la place des STT) et par le développement de l’apprentissage en L.P. Le ministre souhaite également multiplier les « lycées des métiers ».
A son programme de travail annuel, il a inscrit 4 chantiers : la définition du socle commun « la chance donnée à tous les élèves de maîtriser, à la sortie de la scolarité obligatoire, le bagage indispensable pour poursuivre des études, pour recevoir une formation professionnelle ou pour s’adapter à l’emploi tout au long de la vie », la réforme de la formation initiale en IUFM, l’éducation prioritaire (« voyons ce que nous pouvons améliorer ») et la place des parents dans le système éducatif.
Mais le discours ministériel annonce également des points conflictuels. C’est le cas par exemple des remplacements des professeurs absents qui est pour le ministre « amélioré » parce que rendu obligatoire. Ce point là mobilise déjà les syndicats. Cela sera peut-être le cas à propos des décharges horaires. A la demande du Café, il a été précisé que le maintien des décharges horaires (heures de première chaire, heures de laboratoire etc.) dépendra des arbitrages budgétaires qui seront faits lors des conseils des ministres des 21 et 28 septembre. L’avenir des ZEP reste problématique. Le ministre est un « farouche partisan » des ZEP mais leur nombre pourrait être réduit ce qui économiserait des moyens. Même l’annonce de l’embauche des 45.000 emplois d’assistants d’éducation interroge. G. de Robien est amené à reconnaître que le solde réel est d’environ 25.000 et compte 16.000 emplois décentralisés renouvelés pour 6 mois.
Communiqué
L’abécédaire de la rentrée
Dossier de presse handicap