L’Express publie un échange entre Philippe Meirieu, directeur de l’IUFM de Lyon, et Michel Péberau, président de BNP Paribas. Objet du débat : les relations entre l’école et l’entreprise. Pour P. Meirieu, « l’identification entre l’entreprise et le marché est un obstacle majeur à la collaboration entre l’école et l’entreprise. L’école n’est pas contre les entreprises, elle est contre l’hégémonie du marché… Nous refusons… que le sort des hommes soit entièrement soumis aux lois du marché ». Ce à quoi, M. Péberau rétorque que » Nous dire: «L’entreprise, c’est bien, mais le marché, c’est mal», c’est comme dire au poisson: «Le poisson, c’est bien, mais l’eau, c’est mal!» Ces thèses prégaliléennes sont dommageables pour la France ».
L’échange devient plus original sur la question de l’efficacité de l’Ecole. Pour P. Meirieu, » on ne peut pas dissocier efficacité et finalité… La question de l’efficacité de l’école ne doit pas masquer l’essentiel: quelle société veut-on? Et, là, je pense que vous, chefs d’entreprise, êtes timides. Un exemple: on a supprimé les travaux personnels encadrés en terminale, exercice qui forme à l’autonomie et au travail en équipe… Or vous avez été muets! Car vous restez sur une conception quantifiée de l’efficacité. Vous ne raisonnez pas en termes de développement social, économique et humain. Moi, je voudrais que l’engagement associatif, par exemple, fasse partie des critères d’évaluation des systèmes éducatifs. La formation du citoyen passe par toute une série d’activités qui ne sont pas suffisamment prises en compte par le diplôme ».
Article de L’Express