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Mariage choisi mariage forcé

« Les mariages forcés sont difficilement quantifiables. Ils sont surtout présents dans les familles de culture musulmane »La Communauté française de Belgique publie une étude réalisée auprès de 1200 jeunes de 15 à 18 ans sur leurs choix en terme de mariage et leur connaissance des mariages forcés. Elle met en évidence de nets contrastes entre les jeunes suivant les cours (obligatoires) de morale catholique ou laïque et ceux suivant les cours de morale islamique. Ainsi si 72% des jeunes souhaitent se marier, 62% des « catholiques » n’envisagent de le faire qu’après cohabitation, ce qui est totalement exclu par 82% des jeunes « islamiques ». Un tiers des jeunes « catholiques » estiment être soumis à l’influence parentale dans le choix du conjoint, ce qui est le cas de 82% des jeunes suivant les cours islamiques. Un élève sur 5 a eu connaissance d’un cas de mariage forcé. Cela s’est passé dans la famille pour 6% des catholiques, 12% des musulmans. Le mariage forcé existe donc chez les catholiques mais est plus fréquent chez les familles musulmanes.

Est-ce à dire qu’un fossé infranchissable séparerait les uns et les autres ? Nouria Ouali, sociologue, nuance fortement les choses en se basant sur les statistiques et différentes études menées en Belgique.  » Les statistiques démographiques indiquent aussi le recul net de l’âge du mariage des jeunes filles d’origine étrangère (Ouali, 2004) et la diminution du nombre d’enfants par femme, rejoignant ainsi celui des autochtones et des femmes européennes… Dans la population marocaine, c’est non seulement la pratique du mariage qui s’est modifiée progressivement, mais aussi la variété des couples qui se forment (couples mixtes, unions libres, couples homosexuels) et qui constituent autant de transgressions des tabous religieux et culturels puissants. Ces évolutions reflètent à la fois l’adoption de modes de vie de plus en plus laïcisés et les processus inévitables d’intégration voire d’assimilation des groupes culturellement minoritaires. Elles nous obligent, à tout le moins, à modifier les images tronquées et réductrices des minorités ethniques indéfectiblement accrochées à leur culture d’origine ».
Etude