Bibliographie
« L’ambition de cet ouvrage est… de contribuer à une réflexion d’ensemble sur ce qu’implique et signifie aujourd’hui enseigner l’histoire dans le deuxième cycle ». L’ouvrage réalisé par Paul Stouder, IPR IA, et ses collaborateurs, s’articule donc en deux grandes parties : une réflexion épistémologique et, « considérant qu’il n’y a pas de pédagogie qui vaille sans une solide culture disciplinaire », un large chapitre historiographique.
C’est d’abord en rappelant l’histoire de l’enseignement de l’histoire que l’ouvrage amène à réfléchir à ses finalités, à ses modèles culturels et à ses méthodes. Le professeur trouvera de là des bases sérieuses pour problématiser ses cours. En s’appuyant sur les conseils des collègues co-auteurs il mobilisera mieux les méthodes liées à cet enseignement. Ainsi P. Stouder nous rappelle que « le document ne doit plus être ni la finalité exclusive de l’enseignement de l’histoire ni un simple support d’entractes récréatifs ». Il doit s’inscrire dans un projet intellectuel qui initie les élèves à la rigueur des analyses et enrichit leur culture historique. Un autre chapitre concerne l’utilisation des TICE. Et on ne peut que partager l’avis de P. Stouder quand il invite à ne pas en faire un instrument de pédagogie frontale qui « consisterait à mettre les élèves devant un écran pour regarder et écouter et relever des informations. La tentation est grande, en effet, d’utiliser ces outils pour occuper les élèves ou illustrer un cours. Au contraire, les Tice participent d’une vraie pédagogie de projet ». Une recommandation qui donne de l’espoir au moment où la pédagogie de projet est décriée rue de Grenelle… Ajoutons que ce chapitre montre également comment construire une programmation et une leçon, comment articuler une sortie scolaire et le cours et comment préparer les élèves aux épreuves des examens.
Le second chapitre couvre l’ensemble des programmes du secondaire. Pour chaque thème il propose une mise au point historiographique à la fois brève et rigoureusement à jour. On peut ainsi remettre à jour ses connaissances sur la Renaissance, la citoyenneté grecque, les totalitarismes ou l’âge industriel. Chaque thème est traité en 3 ou 4 pages, suivies d’une bibliographie assez succincte pour être utilisable et suffisamment récente.
Disons le simplement : en articulant à la fois la réflexion pédagogique et la connaissance scientifique, cet ouvrage rend de grands services aux enseignants. Il répond précisément aux attentes des professeurs qui doivent suivre les nouveaux programmes, veulent adapter leurs pratiques à des publics d’élèves plus exigeants et souhaitent en même temps maintenir une grande qualité scientifique à leur enseignement. Réalisé par une équipe associant IPR et professeurs connaissant parfaitement le terrain et ses besoins, cet ouvrage est réellement ce qu’il affiche : des clés pour l’enseignement de l’histoire. Il rendra à tous de grands services et nous en recommandons vivement l’acquisition.
Paul Stouder (dir) Ollivier Golliard, Laurent Le Mercier, Jocelyne Mériaux, Clés pour l’enseignement de l’Histoire , Scerén, CRDP de l’académie de Versailles, décembre 2004. 260 pages.
Présentation et commande :
http://www.crdp.ac-versailles.fr/vitrine/produit.asp?id=120
Un chapitre est accessible sur le site de Versailles :
http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/gephg/pedagogie/terminales/demopopconf.htm