Quels
usages enseignants et élèves font-ils des contenus numériques ? L’enquête
réalisée à propos de l’expérimentation des Landes permet d’en savoir plus
sur les attentes et les apports des TICE en classe.
En décidant, en 2001, de prêter un ordinateur portable à tous les élèves de
troisième, le département des Landes est devenu pionnier dans l’utilisation
des TICE à l’école. C’est dire que l’enquête d’usages, réalisée par le
ministère et l’association Savoir livre l’été dernier et dont le Café a
obtenu un exemplaire, apporte des éclairages précieux.
Du côté des enseignants, elle montre une adhésion des enseignants aux TICE
: 66% trouvent que les TICE rendent les cours plus attrayants, 63% plus
riches, 70% trouvent que les contenus numériques sont de compléments aux
manuels papiers et 65% que l’ordinateur est incontournable dans
l’enseignement. Pour près d’un enseignant sur deux (44%) l’utilisation de
contenus numériques a permis de renouveler ses méthodes d’enseignement.
L’enquête répartit les enseignants en 4 groupes. D’un côté les « adopteurs »
ont changé leur pédagogie grâce à l’informatique et entraînent leurs élèves
dans l’aventure. Ils représentent un professeur sur 4. Les « convaincus »
(36%) approuvent l’informatique mais souhaitent être davantage formés. Ces
deux catégories utilisent les manuels numériques régulièrement, un peu moins
les encyclopédies. Les « conservateurs éclairés » (16%) utilisent rarement les
manuels numériques mais acceptent l’idée d’une formation. Enfin un quart
(23%) des enseignants sont « réfractaires » aux TICE : ce sont des
professeurs assez âgés (50 ans et plus). Cependant les usages varient avec
les disciplines : si les profs de technologie, SVT ou histoire sont de
grands utilisateurs (87% pour les premiers), les professeurs de langues et
de français utilisent peu le portable (12 à 31% seulement). Internet est le
support pédagogique le plus fréquemment utilisé par les enseignants : 43%
ont un usage hebdomadaire contre 24% pour les manuels numériques, ces
derniers étant jugés assez sévèrement. Les enseignants souhaitent une
meilleure adaptation des contenus numériques aux programmes et aux
faiblesses des élèves.
Les élèves se montrent satisfaits de l’opération. 64% trouvent plus
intéressant d’apprendre avec l’ordinateur, 84% aiment utiliser Internet pour
les loisirs. Si un jeune sur deux estime que le programme a changé sa vision
de l’école et utilise de préférence les manuels numériques, 39% apprécient
l’ordinateur mais pas ses usages scolaires : ceux là préfèrent souvent les
manuels papiers. 11% semblent peu intéressés par l’ordinateur. On atteint là
les limites de l’opération. Seulement un élève sur quatre trouve que
l’ordinateur a changé les relations en classe. L’usage des contenus
numériques à la maison ne s’est vraiment installé qu’en SVT et histoire.
Enfin le réseau, qui pourrait faciliter la communication profs / élèves, est
surtout utilisé pour transmettre des devoirs.
On retrouve cette difficulté à communiquer dans les remarques des parents :
78% aimeraient plus d’informations des enseignants sur les usages de
l’ordinateur. Ils manifestent un certain scepticisme sur l’impact scolaire
de l’ordinateur : seulement 41% trouvent que l’ordinateur a facilité le
travail de leur enfant et 18% qu’il a amélioré les notes.
Que retenir de cette étude ? Pour les enseignants, que les résistances sont
faibles. Mais aussi qu’un effort de formation et de communication est
essentiel à la fois pour améliorer les produits et donner à l’opération une
dimension plus ambitieuse, celle d’une école communicante. Les Landes visent
maintenant à développer un ENT dans le département.
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