» Pour
faire simple, je dirai que j’ai rencontré deux types de professeurs. Il y a
ceux qui acceptent l’ambition démocratique: ceux-là adaptent leurs méthodes
d’enseignement et de travail; ils vérifient que l’élève a vraiment pris
possession du savoir transmis. Et il y a ceux qui veulent qu’on leur change
les élèves, parce qu’ils ne veulent pas changer leur manière de faire.
L’exigence de qualité des premiers me semble supérieure ». Auteur d’un
nouvel ouvrage sur l’école (« Tant qu’il y aura des élèves »), Hervé Hamon
confie au Nouvel Observateur son souhait d’une réforme de l’Ecole. Cela
passe par lui par une modification du rôle des enseignants, à l’image de ce
que recommande la commission Thélot. » Il faudra bien s’attaquer aux
verrous qui paralysent le système. Si l’on veut faire réussir tous les
élèves, il faudra que l’école fonctionne autrement. Qu’elle se fixe des
objectifs, et qu’elle se donne les moyens de les atteindre. Le point central
est l’obligation de service des enseignants. Aujourd’hui, c’est: «Je fais
mes quinze ou dix-huit heures de cours et je dispose.» Il ne s’agit pas de
leur demander de travailler plus. Il s’agit de leur demander d’être plus
présents dans les établissements (qui doivent être aménagés en conséquence),
d’accomplir moins de séances magistrales dont les élèves sont gavés et
d’assurer un suivi différencié, attentif, concerté, qui a fait les preuves
de son efficacité. Dans les pays étrangers où ce type de mesure a été pris,
les résultats sont éloquents ».
Article du Nouvel Obs
