Alors
que, d’ici 2012, presque la moitié (43%) des enseignants partiront en
retraite, la question de leur remplacement paraît quasi insoluble. Le numéro
68 de la revue Education et formations dresse un tableau prospectif de
l’évolution de l’éducation nationale d’ici 2012. Elle établit d’abord une
évolution différente des effectifs élèves entre le primaire et le secondaire
: dans le premier degré, ils devraient progresser fortement de 2002 à 2007
alors que le second degré diminuera; les deux courbes s’inversant de 2007 à
2012. Globalement il y aura 200.000 écoliers de plus et 50.000 collégiens et
lycéens de moins en 2012 par rapport à 2002. La grande question sera celle
du remplacement des enseignants. De 2003 à 2012, 43% des collègues du
primaire, 44% des enseignants du secondaires partiront en retraite. Ce sera
le cas également de 64% des personnels de direction et d’inspection ! Ces
départs ne toucheront pas uniformément les régions : ils seront plus forts
dans la moitié sud du pays qu’au nord, ce qui ouvrira des opportunités de
mutation vers le soleil. Dans le secondaire, ils seront plus importants en
sciences, en technologie et en documentation (c’est là le taux le plus haut
avec 46% de plus de 50 ans). Or la demande en heures d’enseignement ne
décline pas en proportion. Elle est même prévue à la hausse en lettres et
SVT du fait des itinéraires de découverte et de l’aide individualisée. Ces
deux enseignements sont les seuls qui demanderont des heures supplémentaires
d’ici 2012 : ce calcul explique-t-il le manque de soutien à leur déploiement
? Pour pouvoir répondre à la demande éducative, il faudra trouver 16.000
professeurs des écoles et 18.000 enseignants du secondaires par an. Or,
quelquesoit le scénario économique retenu, le nombre de candidats aux
concours de recrutement s’effondrera. <i< »En concurrence avec le secteur
privé, qui connaîtra des besoins de recrutement de jeunes diplômés du
supérieur, l’Education nationale peinerait à renouveler son personnel
enseignant » affirme la revue ministérielle. Ainsi en maths on compterait
moins de 2500 candidats pour 1600 postes proposés. La solution : rendre la
carrière plus attractive, ce qui passe par une augmentation des salaires. A
cette gageure gestionnaire s’ajoute un autre défi qui n’est pas évoqué par
Education et formations : celui de la transmission de la mémoire et de la
culture professionnelle. Enfin l’étude ministérielle confirme la nécessité
d’élever le niveau de qualification des jeunes. L’éducation produit trop de
jeunes peu qualifiés. L’objectif de 80% d’une génération au niveau bac reste
valable.
Education et formations n°68
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