L’école a besoin de médiation
« N’y a-t-il pas nécessité de médiateurs locaux dans l’E.N. (au niveau de l’établissement?)… Laissera-t-on régler ces questions par la justice uniquement? Faudra-t-il un policier dans chaque établissement? Ou bien des membres de la communauté éducative s’en chargeront-ils? Mais alors quelles compétences devront-ils avoir pour être efficaces sur ce sujet? Comment seront-ils formés pour acquérir ces compétences? ». Jacques Nimier signale et prédit les progrès de la médiation dans le système scolaire et nous invite à en découvrir les règles et les difficultés : exemples de médiation entre un enseignant et un parent, transformation d’un conflit avec un élève et amorce de relation, méthodes de la médiation. La médiation « est avant tout un acte pour essayer de rétablir des liens entre des personnes en conflits ». Parce que tous les problèmes ne sont pas solubles dans le règlement intérieur, y compris ceux qu’on y inscrit… La qualité des dossiers de Jacques Nimier fait que le site vient de franchir les 500.000 visites.
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/dossier_mediation.htm
Tronc commun ou différenciation ?
» Aux Pays-Bas, l’école accueille un enfant ; il y a des jeux dans les couloirs, un toboggan dans la cour. Pas de clefs aux portes, pas de grilles autour des bâtiments. Les parents sont très présents dans l’école, ils aident les enseignants, ils sont chez eux. L’élève a du temps ; on ne le presse pas comme chez nous ; il a peu de travail et son cartable est léger. Et pourtant, à 14h30, tout le monde est parti. Les enfants jouent dehors l’après-midi ». L’école néerlandaise serait-elle un modèle pour une école française en crise ? Ce n’est pas si sur ! Le Café rend compte du Colloque organisé vendredi 14 mai par l’Institut néerlandais et Le Monde de l’Education.
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Fnl2004_index.aspx
Comment les professeurs se représentent-ils leurs élèves ?
Les Actes du colloque 2003 de l’association québécoise de pédagogie collégiale sont en ligne. Ils proposent un très grand nombre de travaux. Nous en isolons la recherche de Ginette Bousquet (Cégep de Sherbrooke) sur les représentations des élèves par les professeurs. En effet « le professeur construit sa représentation de l’élève à partir de ses croyances, de ses valeurs et de ses attentes. Cette représentation influence ses pratiques et peut avoir une incidence sur la réussite des élèves ». Dans le cas des étudiants québécois, 2 représentations dominent l’imaginaire professoral : il s’agit d’être dans la bonne !
http://206.167.74.7/actes/C2003/414.pdf
http://www.aqpc.qc.ca:8080/AQPC/actes/
L’expérience landaise : nouveaux éclairages
Quelques jours après le Colloque de Moliets, Caroline Jouneau-Sion rend compte de l’événement sur le site des Clionautes. Relevant que « la réaction première devant ce genre d’expérience innovante n’est pas tant l’extase que la réticence », elle estime que les interventions du colloque ont répondu en partie à ces inquiétudes. Mais à certaines conditions : « l’autoformation des enseignants est un élément essentiel dans la réussite de cette expérience. Elle ne peut fonctionner que grâce à la mutualisation, notamment par le biais d’Internet.. Il semble que ce qui importe plus que le matériel c’est la capacité de chacun des acteurs de l’enseignement à remettre en cause ses pratiques pour que chaque élève ait accès égal à l’enseignement et à la culture ». Le compte-rendu de C. Jouneau-Sion, très complet, montre la richesse des interventions et des débats de cette journée.
http://www.clionautes.org/article.php3?id_article=533
Les instits : réacs, aigris, déprimés ou incertains ?
« Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu être institutrice ». Pourtant Anne-Laure, interrogée par Libération, est sous anti-dépresseurs. C’est une imagé très contrastée des jeunes professeurs des écoles qui est restituée par un sondage réalisé pour le Snuipp et publié dans Libération du 1er juin. Ils s’y déclarent à la fois satisfaits (à 87% !) d’un métier choisi par vocation (à 71%). Mais en même temps ils ne croient plus dans la réussite de tous les élèves (à 62%), s’intéressent moins à l’épanouissement des enfants (33%) et sont favorables aux redoublements (à 61%). Pour Philippe Meirieu, directeur de l’IUFM de Lyon, » le sondage montre qu’ils sont plus sensibles qu’auparavant au discours «anti-Mai 68». Beaucoup de Français ont, à mon avis partiellement à tort, le sentiment que la gauche été impuissante à résoudre les problèmes d’échec scolaire, d’exclusion, qu’elle s’est épuisée en bons sentiments, vainement, et qu’il faudrait mieux en revenir aux «bonnes vieilles méthodes» de la carotte et du bâton. Que les jeunes enseignants endossent en partie ce discours n’a rien d’étonnant. Je me demande seulement s’ils n’y résistent pas mieux que la majorité des Français ». Cela remet pourtant en question l’enseignement reçu en IUFM. P. Meirieu y voit une crise de l’institution : » (c’est) le signe du divorce entre l’ambition individuelle extraordinaire que manifestent les jeunes instits et la médiocrité tout aussi extraordinaire de l’ambition politique à leur égard. Ils ont de plus en plus le sentiment de porter seuls les valeurs de l’école. D’où un certain fatalisme face à l’échec ».
http://www.liberation.fr/page.php?Article=210820
http://www.liberation.fr/page.php?Article=210822
http://www.liberation.fr/page.php?Article=210823
La question du redoublement saisie par la société
Alors que les établissements organisent les conseils de classe de fin d’année, la question de l’utilité des redoublements sort du ghetto pédagogique pour devenir un enjeu de société. Le quotidien Le Monde lui consacre une page entière, sous la plume de Martine Laronche. Le quotidien rappelle les travaux des spécialistes qui concluent tous à l’inefficacité du redoublement pour améliorer le niveau scolaire des jeunes. Ainsi, M. Laronche s’appuie sur une étude à paraître de Jean-Paul Caille , réalisée pour le ministère, qui conclue que « le redoublement semble fragiliser la confiance en soi de l’élève l’amenant à réduire ses ambitions scolaires.. Qui plus est, l’image des élèves redoublants auprès des enseignants apparaît moins favorable, ce qui influe sur leur orientation ». Ainsi à note égale, les redoublants seraient davantage orientés vers la voie professionnelle à l’issue du collège. Ce travail prend à contre-pied le ministre qui, dans Le Monde du 26 mai défendait le redoublement. Le Monde rappelle aussi le relatif isolement de la France sur cette question : alors que 37% des élèves français accusent un retard en fin de collège, les pays d’Europe du nord et le Royaume-Uni affichent des taux compris entre 0,6 et 3% ! Or l’enquête PISA a montré que ces pays où le redoublement est quasi ignoré obtiennent de meilleurs résultats scolaires. Pourtant aujourd’hui encore le redoublement reste la seule issue proposée par les conseils de classe français pour les élèves faibles. Une « solution » qui pourrait être davantage contestée par les parents.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-366452,0.html
Quelle place pour les parents à l’école ?
Les parents doivent ils avoir leur mot à dire sur l’orientation de leurs enfants s’interroge Le Monde du 29 mai. Il cite le président de la FCPE pour qui le ministre « flatte les côtés les plus réactionnaires du monde enseignant au nom d’une autorité qui déciderait de l’avenir des jeunes. C’est une dénonciation de la loi de 1989 » . La PEEP de son côté estime que « en règle générale, le conseil de classe est tout à fait légitime dans ces décisions. Mais quand il y a un problème, il est normal que les parents aient leur mot à dire ». Des positions se heurtent souvent à des crispations…
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-366766,0.html
L’Unapel parle d’évaluation
» Les Apel souhaitent approfondir cette notion d’évaluation et lui redonner tout son sens pour qu’elle devienne vraiment un outil partagé qui permette à tout jeune de relire son parcours et de construire son projet de vie ». Les parents d’élèves de l’enseignement catholique organisent à leur tour du 4 au 6 juin leur congrès national. Et eux aussi interviennent dans le débat pédagogique en montrant du doigt l’évaluation et en misant sur la pédagogie plutôt que sur les valeurs traditionnelles. Pour cela le congrès invite de nombreux spécialistes parmi lesquels Philippe Perrenoud, André Antibi, Claude Thélot etc. Un chemin que fait aussi La Croix. Dans son édition du 2 juin, le quotidien catholique donne la parole à des pédagogues et des psychiatres qui analysent la position centrale prise par les notes dans la vie familiale et scolaire. Pour Bertrand Gimmonet (IUFM de Tours) la note est presque une maladie systémique : » on sait que les notes ne sont pas la panacée, pourtant on les utilise largement et les parents les demandent. Et dès qu’on touche à cette question, on tire un fil qui révèle beaucoup de choses. On touche à l’identité des enseignants : le seul pouvoir qui leur reste, c’est de mettre des notes. On touche aussi à la tradition scolaire des parents, qui ne peuvent pas concevoir qu’on ne mette pas de notes à l’école. Quant aux élèves, ils jouent le jeu, préparant leur bac comme des gestionnaires, en fonction des coefficients ». Pourtant l’intérêt des parents pour une évaluation plus formative pourrait donner à penser que les représentations évoluent. Déjà une grande partie de l’Europe a abandonné les notes. Ce qui ne l’empêche pas d’obtenir de meilleurs résultats aux évaluations internationales.
http://www.apel.asso.fr/unapel/bases/statique.nsf/docStatWeb/094B748324FC2F6680256D9D004D1DA1?OpenDocument
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=1692750&rubId=1100
La démocratie directe à l’école
» A l’école, beaucoup d’enfants se contentent d’être élèves. Ils sont là sans être là. On pourrait presque parler d’absentéisme psychologique. Ils sont désimpliqués et donc dévalorisés ». Libération publie un entretien avec Claire Rueff-Escoubès conceptrice d’une méthode qui vise à développer la démocratie à l’école. » La délégation était une avancée démocratique ; elle n’est plus suffisante aujourd’hui. Dans notre démarche, tous les élèves sont égaux dans le groupe. Leur position sociale et institutionnelle, c’est d’être tous élèves et, à ce titre, ils ont tous le droit d’exprimer avec leurs mots ce qu’ils vivent à l’école ». Selon elle, appliquer sa méthode permettrait de réduire la violence et de favoriser l’apprentissage citoyen.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=208319
http://www.liberation.fr/page.php?Article=208320