« La
laïcité, jusqu’à présent, est la laïcité des enseignants et de
l’enseignement, pas la laïcité des élèves. C’est un devoir de neutralité
pour les enseignants, c’est aussi une mission : faire partager les valeurs
universelles et éveiller la liberté de conscience et de pensée. Le devoir
des enseignants laïques d’hier, à une époque où l’Eglise contestait les
droits de l’homme et la liberté de pensée, était d’ouvrir l’esprit de leurs
élèves à ces valeurs universelles. Il ne serait venu alors à l’esprit
d’aucun d’exclure les petits catholiques de l’école laïque. C’est assurément
détourner le principe de laïcité que d’en faire un principe d’exclusion…
Arrêtons d’agiter l’épouvantail d’une dérive communautariste à tout propos.
Le communautarisme, c’est l’existence de droits spécifiques liés à une
communauté en tant que telle, ce dont nos lois fondamentales nous
préservent… Regardons les réalités en face. Celle des ghettos
communautaires que nous avons fabriqués et trop longtemps acceptés. Celle
des écoles ghettos où les enfants de ces cités sont assignés à résidence. Où
sont le pacte républicain et l’égalité des chances ? Où est la liberté de
choisir une autre école pour échapper à la pression du quartier ? « Le
Monde du 5 février publie cette tribune d’Alain Madelin.
Article du Monde
