« Dans
les lycées on a des élèves majeurs, donc qui votent. Ca va être compliqué de
leur interdire d’exprimer sous quelque forme que ce soit leur opinion ».
Le Monde du 12 décembre met l’accent sur la dimension liberticide de la loi
annoncée sur le voile. Elle prétend également interdire tout signe
politique, ce qui devrait augmenter les rangs des mécontents. C’est cette
dimension que soulève également Pierre Birnbaum, sociologue, Paris I, à
propos des signes religieux : « lorsqu’on a voté la Déclaration des droits
de l’homme qui édicte que nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même
religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public, il
y a eu un grand débat. Certains ne voulaient pas de la seconde partie de la
phrase. On souhaitait à la fois affirmer le principe de la liberté d’opinion
et en même temps fixer une limitation. A l’époque, comme aujourd’hui, la
question était : qui constate le trouble, et comment l’évaluer ? Et c’est
cette question qui permet, au fond, tous les errements. On peut porter
atteinte très facilement aux principes en donnant un sens trop large au
trouble ». Un danger que signale également, dans Le Monde, Emile Poulat,
EHESS, : » La notion d’ordre public est beaucoup plus pertinente que
celle de signes ostentatoires. A partir du moment où vous déplacez ce qui
relève de l’ordre public, c’est-à-dire des fonctions régaliennes de l’Etat,
vers les problèmes de signes religieux, vous vous engagez dans une nouvelle
guerre de religions. Nous vivons dans une société qui ne sait pas gérer ses
conflits, mais les envenime ». Libération rend compte des jugements
négatifs portés par la presse européenne sur cette affaire française. Ainsi,
le Berliner Zeitung voit dans cette interdiction du voile « le symptôme de
l’échec de l’intégration (des musulmans) conduisant les exclus directement
dans les bras des écoles confessionnelles ».
Article de Libération
Article du Monde
Article de Libération
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