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« Avec
les CEF, qu’y a-t-il de nouveau dans la prise en charge des
adolescents « difficiles » ? Dans les discours, peu de choses. Il
s’agit toujours de centres « éducatifs » où la formation est présentée
comme prioritaire. Seulement ces centres éducatifs sont « fermés », et cette
fermeture change bien des choses. En effet, comme l’affaire du centre
de Sainte-Eulalie l’a montré, lorsque le jeune fugue, il risque de se
retrouver directement à la case Prison. C’est là une véritable
rupture. La fugue est en effet un événement normal de la vie en institution,
elle est vieille comme les internats : tous les éducateurs expérimentés le
savent. Ce que la répression judiciaire de la fugue traduit dès lors,
c’est le fait que, dans la pensée de leurs concepteurs, les CEF ont
certes un contenu éducatif mais non une finalité éducative. Leur finalité
est la rupture, l’éloignement. La condition en est la contrainte, la
disciplinarisation. L’éducatif en est simplement le contenu quand la
soumission est acceptée. Là se trouve l’inversion des priorités, le
renversement de la fin et du moyen ».
Dans sa dernière Lettre, le groupe
Claris, un collectif de sociologues et enseignants, rappelle que
l’enfermement a déjà été tenté dans le passé et a échoué. Le groupe appelle
à une véritable prise en charge éducative des jeunes délinquants.
http://www.groupeclaris.com/