Les nouvelles ressources sur Internet
Pour TechKnowLogia, les progrès technique et scientifique vont révolutionner l’enseignement
Peut-on mesurer l’efficacité de l’enseignement assisté par informatique ? Un article de la revue pédagogique américaine TechKnowLogia de janvier-mars se penche sur la question. Il souligne les gains économiques de cet enseignement, de moins en moins cher, son gain de productivité du fait d’une interactivité plus grande que l’enseignement classique, une meilleure individualisation de l’enseignement et arrive à estimer les gains d’efficacité qui sont résumés dans la règle « des trois tiers ». Cet enseignement serait moins coûteux d’un tiers, pédagogiquement plus productif d’un tiers et plus rapide d’un tiers.
Un autre article de la revue résume les apports des nouvelles recherches sur le cerveau pour l’enseignement. Il se base principalement sur une étude publiée par l’OCDE (« Comprendre le cerveau », le Café en rendra compte dans le numéro 29). Ces recherches établissent que le cerveau reste « plastique » et évolutif jusqu’à la mort. « L’éducation tout au long de la vie » n’est pas un rêve : c’est possible ! Mais le cerveau est également rythmé par des périodes de d’ouverture plus ou moins intense aux apprentissages. Une meilleure connaissance de ces « fenêtres » éducatives par les enseignants pourrait sérieusement favoriser les performances des élèves. Par exemple; il apparaît que le cerveau est plus réceptif à l’apprentissage des langues avant 13 ans qu’après. Les recherches mettent en évidence également les effets de l’émotion sur l’intelligence. Là encore cela ouvre un vaste champ de réflexion pour les enseignants. Une autre révolution s’amorce : les découvertes scientifiques donnent à penser qu’on pourra prochainement mettre au point des « médicaments » capables d’agir sur le cerveau et de favoriser l’apprentissage d’une langue ou d’une leçon de maths. De quoi là aussi alimenter la réflexion éthique et pédagogique des enseignants.
http://www.techknowlogia.org/TKL_active_pages2/TableOfContents/main.asp?IssueNumber=19
http://www1.oecd.org/publications/e-book/9102022E.PDF
http://www.adobe.com/Acrobat/readstep.html
À quoi sert l’école ?
» On a parfois aujourd’hui le sentiment que l’école a perdu son sens : la société ne lui en donne pas clairement, les enseignants ne voient plus le sens de leur métier et les élèves celui de leurs apprentissages… Est-ce si simple ? » Le numéro de janvier des Cahiers pédagogiques publie un dossier, coordonné par Christel Godefroy et Michel Tozzi, qui introduit un débat indispensable : » Quelles sont les finalités de la scolarisation ? À quelles conditions l’école assure-t-elle une fonction civilisationnelle autre que normalisante et certificative ?.. N’a-t-elle pas à répondre à l’exigence d’un savoir minimum dispensé à tous ? Ne bute-t-elle pas sur le déni du savoir comme question à l’école et hors de l’école, ce qui n’est pas sans interroger le rôle des mouvements pédagogiques dans le refus de ce déni ? ». C’est bien au plus près de l’établissement et de la classe, que les auteurs montrent comment ce sens se conquiert au quotidien, seuls ou en équipe.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/
Les auteurs du Manifeste se rappellent à nous
On s’en souvient : juste avant les élections, un collectif de pédagogues (J. George, G. Longhi, P. Meirieu, J.-M. Zakhartchouk etc.) avait publié un « Manifeste pour un débat public sur l’école ». Ses auteurs se… manifestent à nouveau en éditant un court texte sur un sujet d’actualité : qui décide quoi à l’école ? Faut-il centraliser ou décentraliser ? Ce n’est pas ainsi qu’ils abordent la question. Pour eux il faut surtout démocratiser l’école : « Les décisions dans le domaine de l’éducation doivent être largement discutées, puis partagées; aucune des parties intéressées – enseignants, parents, élèves, administration, élus, experts – ne peut revendiquer de monopole. Leurs raisons doivent être données, elles doivent faire l’objet de bilans ».
Contact : jf.vincent@occe.net
L’ennui à la une
» En fait, quand on s’ennuie, c’est déjà les profs : leur caractère, leur façon d’étudier, leur méthode… Que la prof ait envie d’enseigner… et si elle en a envie, les enfants aussi auront envie. » Ce témoignage ouvre un petit dossier du Monde du 13 janvier. Il nous immerge dans l’océan de l’ennui scolaire à l’occasion d’un colloque organisé par le Conseil national des programmes (CNP) sur « l’ennui à l’école » le 14 janvier. Et pour une fois, à en croire Le Monde, les adultes donnent raison aux jeunes et semblent tous d’accord : oui, on s’ennuie à l’école.
Jacques Birouste, professeur de psychologie, pense que » pour les élèves, la vie est ailleurs… Ils ont souvent le sentiment de passer d’une classe à une autre, d’une explication à une autre sans faire de lien. Ils ressentent cela comme une forme d’atomisation des connaissances » . Le plaisir serait totalement absent de l’école. Jean-Didier Vincent, président du C.N.P., approuve : « l’école est la terre d’élection de l’ennui » et, neurobiologiste, il montre à quel point il peut générer de la souffrance pour le cerveau et de la violence en classe. Pour lutter , il propose une réécriture des programmes : » ils doivent donner aux élèves le sentiment de progresser dans la discipline. Ils doivent permettre de hiérarchiser les savoirs et apporter le plus de sens possible. On a l’impression que le programme au collège n’a pour optique que de former des futurs bacheliers. Il faut prévoir, pour ceux qui ne savent pas très bien nager, des endroits où ils ont pied. Il faut rendre accessible à tous une culture commune ».
Plus nuancé, Philippe Meirieu estime que « nous sommes face à des enfants de la télécommande. Ils ne supportent pas de ne pas pouvoir agir ». Et si les méthodes « actives » étaient un remède ? Une visite du collège de Marie-Danielle Pierrelée semble le montrer.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–305233-,00.html
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–305234-,00.html
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–305235-,00.html
Alsic, l’enseignement du F.L.E. et les TIC
Le dernier numéro de la revue Alsic propose un intéressant article de Jeanine Gerbault sur la diffusion du français et les TIC. L’auteur souligne que » si les TIC pénètrent peu à peu le monde de la politique et de l’éducation, nous savons que du côté des enseignants, l’évolution technologique rapide et les nouvelles possibilités de communication qu’elle entraîne créent parfois la difficulté, car elles remettent
en question les paradigmes traditionnels de l’enseignement ». Mais elle montre également les déplacements introduits par les nouvelles ressources d’Internet dans l’enseignement du français langue étrangère : « on conviendra que les TIC proposent une image de « décentrement », de mobilité, de virtualité, de modernité qui peut sembler contraster avec l’image traditionnelle du français comme langue enracinée dans des territoires (ceux du premier cercle) et centralisée. Les pays du premier cercle ne sont plus les seuls détenteurs légitimes de l’utilisation et de la diffusion de la langue qui se trouvent, au contraire, « distribuées ». Les TIC légitiment l’utilisation du français par des personnes ayant des compétences, des cultures et des objectifs de communication très divers ». Enfin elle ose la question de la visibilité des ressources : » Comment rendre la Toile francophone plus lisible et compréhensible à ses utilisateurs ? Comment ajuster les opérations de guidage dans la Toile francophone pour en faciliter l’utilisation par des personnes appartenant à différentes cultures ? »
Le même numéro publie un article de Fatima Sanchez Paniagua sur l’utilisation d’un site web pour l’apprentissage de l’espagnol à l’U.T.C.
http://alsic.u-strasbg.fr/Menus/frameder.htm
Un nouveau Cahier d’Education et Devenir
Education & Devenir rend compte de son colloque marseillais sur « la classe en question » en publiant dans ses « Cahiers », les interventions de Jean-Marc Monteil, Marcel Ruffio (école et pédopsychiatrie), François Clerc (socialisation, individualisation) et Philippe Meirieu (penser et agir la classe).
http://education.devenir.free.fr/cahier58.htm
Faut-il en finir avec le collège unique ?
C’est la question que pose le Nouvel observateur qui interroge des enseignants et des chercheurs. Ainsi Marie Duru-Bellat estime que « l’école est responsable des élèves en échec. C’est trop facile de les exclure une fois qu’elle a manqué son but ». .
Yves Rollin, secrétaire général d’Education et Devenir, rapelle que » si on étiquette les élèves trop tôt, les plus fragiles resteront définitivement dans le wagon de queue. Et on aura renoncé à se battre pour l’idéal démocratique qui inspire le projet de collège unique ». Il appelle à une redéfinition du service d’enseignement qui devrait intégrer des temps d’encadrement des élèves et de travail d’équipe. C’est le chemin qu’indique la recherche pédagogique. L’Assemblée peut-elle le comprendre ? « Je ne crois pas qu’un débat parlementaire sur ce que l’élève doit acquérir au collège, tel que nous l’annoncent nos ministres de l’Education, puisse suffire à remettre le collège unique sur les rails. Ce débat doit être aussi l’occasion de s’interroger sur la qualité de l’accompagnement pédagogique. Sans cette remise en question, aucun progrès réel ne peut se faire. ».
Dans un style différent, Jean-Luc Mélenchon oppose collège, culture et démocratisation : « je m’insurge contre le fait qu’on maintienne dans le collège unique des élèves qui n’en peuvent mais, qui vivent là comme dans un pourrissoir avant de foutre le camp. Je ne vois pas l’intérêt de leur souhaiter de devenir à 14 ans des professeurs Nimbus en réduction, des singes savants de la prétendue culture générale… Donnez aux élèves la chance d’apprendre autrement.. (d’)acquérir un métier ».
Le débat est aussi au coeur de la gauche.
http://www.nouvelobs.com/articles/p1991/a87013.html
http://www.nouvelobs.com/articles/p1991/a87014.html
http://www.nouvelobs.com/articles/p1991/a87015.html
L’écoute
Ce mois-ci, Jacques Nimier nous propose une réflexion sur l’écoute. « L’écoute n’est peut-être pas si facile que cela. Quand on écoute vraiment on n’en sort pas indemne ! » Pour nous le prouver, il nous propose un test interactif. A découvrir également sur son site, le témoignage du mathématicien Charles Pisot qui raconte comment il a introduit la théorie des nombres en France et une copieuse bibliographie.
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier
La mixité, un nouveau combat ?
« Pendant trente ans, on a vécu avec l’idée que la mixité réglait en soi les questions d’égalité, explique Daniel Motta, chargé d’études à l’Institut national de la recherche pédagogique. On en est revenu, il y a une dizaine d’années, à l’épreuve des faits. » Le Monde de l’Education ouvre sa nouvelle formule sur un appel à « sauver les garçons », à la fois plus souvent que les filles en difficulté scolaire et parfois agressifs envers ces dernières. La question de la mixité n’est pas sans rapport avec l’inégalité sociale et l’intégration. La jeunesse française risque d’éclater en deux univers, pas seulement en deux genres.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–304524-,00.html
http://www.education.gouv.fr/bo/2000/hs10/default.htm
Pour une réelle « appropriation d’Internet » à l’école
« L’objectif de (mes) missions est de favoriser l’appropriation du média Internet dans le cadre de l’Ecole et de la Famille ». Le Journal du Net du 8 janvier, publie un entretien avec Bernard Benhamou, chargé de mission Internet à la fois auprès du ministre de l’éducation nationale et du ministre de la famille. Le conseiller du ministre ne mésestime pas ce qui a pu être fait précédemment : « l’outil est bel et bien présent dans de très nombreuses structures scolaires. Mais s’il a été adopté par les enseignants (qui sont l’une des populations les plus connectées), l’un des objectifs de cette mission sera de développer les usages pédagogiques de l’Internet… L’Internet doit rester un média d’échange et ne peut devenir seulement un outil de consommation des contenus. Et pour reprendre les termes de Ben Shneiderman dans « Leonardo’s Laptop »: « Nous devons faire plus qu’apprendre à nos enfants à surfer sur le net, nous devons leur apprendre à créer des vagues… ».. En effet, ce n’est qu’à partir du moment où nos enfants pourront créer sur Internet qu’ils pourront véritablement s’approprier ce réseau… et lui donner du sens ». Ce qui implique une formation éthique des jeunes et des enseignants à ce nouveau média et à ses risques. « Il ne convient pas d’opposer éducation et filtrage mais bien de combiner les deux pour développer une véritable culture citoyenne du réseau ». Des réflexions qui devraient aboutir à des recommandations au printemps prochain.
http://www.journaldunet.com/0301/030108missionecolenet.shtml
Ensemble changeons l’école
» La priorité pour combattre la délinquance en France, est de se battre pour que l’école ne mette en échec aucun enfant : l’échec est la graine de la violence. Il faut que chaque enfant puisse apprendre à son rythme, qu’il aille à l’école avec plaisir, qu’il s’y sente respecté par les adultes et par ses camarades. L’école doit permettre à chaque élève de donner progressivement un sens à sa vie et trouver une place d’acteur dans notre société. C’est la meilleure façon de prévenir toutes les violences ! « L’association E.C.E. milite pour une nouvelle école. Autour de Marie-Danielle Pierrelée, elle propose une charte pédagogique et met ne pratique ses idées dans certains établissements.
http://www.changeonslecole.org/
Le débat sur les IUFM
Raymond-Philippe Garry, président de la CDIUFM, répond dans Libération aux nombreuses flèches tirées sur les IUFM. « Enseigner dans une école, un collège, un lycée, est bien un métier construit à la fois sur des connaissances disciplinaires solides, des savoirs professionnels nécessaires à l’acte d’enseigner et d’éduquer, des techniques aidant à l’action, des compétences construites dans l’expérience, des valeurs de référence à faire partager. Si, comme l’a dit récemment le ministre, il y a un « décalage abyssal » entre les études et la réalité du métier, il convient de réfléchir à partir de quel moment se crée ce décalage quand, sur cinq ans d’études, une seule est consacrée à la connaissance du métier… Est-ce vraiment une formation universitaire et professionnalisante ? Non, si nous la comparons aux cursus d’ingénieurs (cinq années, dont trois de plus en plus « professionnelles ») ou de médecins (huit années, dont quatre au moins d’alternance forte) ».
http://www.liberation.fr/page.php?Article=79563