Le GRREM, Groupe de Recherche sur la Relation Enfants Médias, publie chez l’Harmattan (Paris 2002, 247 p.) un ouvrage compte rendu de colloque, enrichi de contributions actualisées sur le thème « Les jeunes et les médias, perspectives de la recherche dans le monde ». Cet ouvrage publié sous la direction de Geneviève Jacquinot est un outil nécessaire pour tous ceux qui veulent aller plus loin dans la compréhension de la relation entre cultures et médias. En effet, si le travail présenté ici permet de comprendre les évolutions de la recherche, il permet aussi de comprendre pouquoi les questions de recherches abordées en priorité ne sont pas les mêmes suivant les cultures. Traduisant ainsi la relation culture et médias, cet ouvrage apporte des éclairages importants pour engager une véritable éducation aux médias, éducation à une approche critique des médias qui dépasse les propos simplistes qu’une vision monoculturelle apporte souvent.
Pour l’anecdote, bien que significative, on relèvera ce propos issu d’une recherche menée en Italie : «La relation du jeune public, comme celle du grand public d’ailleurs est complexe et peu consciente : on considère généralement que la télévision a une influence sur les autres mais pas sur soi… contrairement aux résultats mis en évidence par un chercheur ; les experts n’échappent pas à cette règle, les plus forts – si l’on peut dire – de ce point de vue étant… les enseignants» (G. Jacquinot p.22)
Pour la compréhension de l’ouvrage et en lien avec l’actualité on notera cette phrase importante : « La cause est entendue : la situation à l’aube de l’an 2000 est la même qu’en 1966, la corrélation entre la violence montrée dans les médias et les conduites immorales et criminelles (version 66) ou la délinquance juvénile (version 1998) n’a jamais pu être scientifiquement prouvée. Par contre l’inquiétude soulevée par ce problème est générale et récurrente et se reproduit chaque fois qu’une nouvelle technologie fait irruption dans la vie sociale » (ibid p.24)
Bruno Devauchelle
Cepec