Généralités
L’OCDE publie un rapport d’analyse des politiques d’éducation en 2001. Dans une première partie, il fait le point sur la situation éducative dans les pays membres. Relevant les nombreux progrès réalisés, il souligne que » l’expansion de l’enseignement n’a pas contribué à réduire les écarts dans l’accès à l’éducation entre les catégories sociales.. Ces inégalités sont aggravées par les disparités d’accès à l’ordinateur et à l’Internet « . Pour l’OCDE, l’école prépare mal à la nouvelle « économie du savoir « . Celle-ci nécessite d’autres compétences utiles au travail : aptitude à communiquer, à travailler en équipe, maîtrise des TIC. Dans une seconde partie, le rapport propose 6 scénarios d’évolution des systèmes scolaires. Un premier prolonge la tendance actuelle de résistance au changement. Dans cette perspective, le système augmenterait les inégalités sociales malgré l’allongement des études. Un second scénario imagine une » révolte des contribuables » qui aboutirait à une déréglementation de l’école et à l’apparition de nouveaux prestataires. Cette évolution augmenterait également les inégalités. Les scénarios 3 et 4 sont basés sur une » re-scolarisation » des pays : le système éducatif est financièrement soutenu, les écoles travaillent en lien avec les entreprises. Les inégalités se réduisent. Cependant ces scénarios 3 et 4 seraient trop coûteux. Les derniers scénarios reposent sur l’hypothèse d’une déscolarisation. Dans le scénario n°5 , l’insatisfaction devant l’école génère la multiplication de structures informelles développées grâce aux TIC. Ce scénario est présenté comme possible et générerait une augmentation des inégalités sociales. Le sixième scénario imagine une désintégration d’une école engluée dans les conflits et la montée des inégalités. On aura compris que pour l’OCDE les systèmes scolaires doivent évoluer et se plier davantage aux besoins de la société. Mais, même si certains font froid dans le dos, il faut prendre ces scénarios pour ce qu’ils sont : des hypothèses et non des orientations. Au moins nous font-ils réfléchir aux risques de l’immobilisme, aux appétits de certains et aux dangers d’un démantèlement de l’école. Ce faisant, ils nous donnent la possibilité de construire l’école dont nous voulons.
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