Une lecture « géographique », par Hervé Le Bras et Jacques Lévy, des résultats des législatives : « On a ainsi l’impression que des ondes successives alternant la gauche et la droite se transmettent du centre à la périphérie. Une telle morphologie s’explique par une nouvelle géographie sociale. Les cadres moyens et supérieurs sont maintenant au centre des grandes métropoles, et non loin les techniciens et professions intermédiaires tandis que les ouvriers ont été rejetés dans la périphérie lointaine et à la campagne. Le vote a longtemps exprimé en France des histoires régionales plus que des oppositions de classe en raison d’une assez grande mixité de la population. Le zonage de plus en plus net du social lui permet maintenant de s’exprimer politiquement. Par une sorte de paradoxe, c’est la gauche qui hérite des villes et de leurs cadres tandis que la droite domine une France profonde et assez populaire, volontiers populiste, où d’ailleurs elle peut récupérer les voix de l’extrême droite comme elle vient de le faire dans le Midi. La « France d’en bas » ou les « pieds dans la glaise » n’est pas seulement un slogan racoleur mais l’expression d’une nouvelle conjonction du politique et du social ».
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