Des mesures contre l’absentéisme
Présenté en conseil des ministres le 26 mars, le plan ministériel, opérationnel à la rentrée 2003, veut responsabiliser les acteurs qui interviennent dans le traitement de l’absentéisme scolaire. L’établissement qui reste le lieu du dialogue avec la famille, le département où sera mis en place « un module de soutien à la responsabilité parentale » chargé de soutenir les familles qui interviendra sur décision de l’inspecteur d’académie, la justice concernée en dernier recours. Le ministre de la famille a rappelé que l’absentéisme « est très souvent signe d’un mal être de l’élève, de souffrances qui peuvent être d’origine scolaire, personnelle ou familiale ». Aussi le gouvernement abroge-t-il la suspension des allocations familiales. Il crée une amende de 750 euros qui ne sera appliquée que « dans les cas les plus extrêmes ». Les nouvelles mesures peuvent-elles répondre à un absentéisme qui va du travail clandestin forcé à la phobie scolaire ?
http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=38871
L’absentéisme : d’abord une jeunesse en danger
Le Monde du 26 mars rend compte d’une étude de Catherine Blaya, codirectrice de l’Observatoire européen de la violence scolaire, auprès de 220 élèves absentéistes. Elle montre que l’absentéisme est lié d’abord à une souffrance et un désespoir de jeunes en échec. Certains élèves deviennent « absentéistes de l’intérieur en passant inaperçus, d’autres se cachent, d’autres sont victimes de phobie scolaire. Cette étude est publiée au moment où le gouvernement annonce de nouvelles mesures qui visent à encadrer les absentéistes.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–314365-,00.html
L’éducation à l’orientation paye
Une étude ministérielle sur l’éducation à l’orientation révèle bien des ambiguïtés. D’abord parce que l’éducation à l’orientation n’est pas encore entrée dans tous les établissements : 20% des collèges et des lycées n’en ont pas. Ensuite parce qu’elle se résume souvent à une information sur les filières de formation. Il est intéressant de constater que, dans les années d’orientation (3ème et 2de), la majorité des établissements la limitent à une information sur les systèmes de formation alors que dans les classes où l’orientation est rare l’accent est mis en priorité sur la meilleure connaissance de soi. Enfin l’étude révèle que là où cette éducation est bien faite, les relations avec les familles et les jeunes s’améliorent et que les conseils de classe se passent mieux.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0318.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Luc Ferry soutient mais atténue la décentralisation
C’est par l’intermédiaire d’une tribune dans Le Monde que le ministre de l’éducation veut expliquer aux enseignants les bienfaits des mesures de décentralisation dans l’éducation. Car, pour le ministre, cette réforme est nécessaire et bénéfique. Nécessaire parce » notre organisation du système éducatif ne nous permet plus de remplir de manière satisfaisante cette mission. Elle n’est plus capable de répondre aux attentes des familles, des élèves et des personnels à l’égard de l’école. Elle donne de plus en plus une impression de lourdeur, de faible aptitude à prendre en compte les situations particulières, d’opacité, de renvoi des responsabilités entre personnels ou entre échelons administratifs, des enseignants vers le chef d’établissement, de l’établissement vers l’inspection d’académie, de l’inspection d’académie vers le rectorat, du rectorat vers l’administration centrale ». Et le ministre met en avant les plaintes des familles et des élèves qui s’estiment peu écoutés mais n’oublie pas les enseignants : » Enfin, les enseignants constatent que faire preuve d’initiative, de dynamisme pour développer une organisation particulière des cours, un projet avec le chef d’établissement et l’ensemble de l’équipe pédagogique … que tous ces efforts se heurtent à l’étroitesse des marges de manœuvre, à des dotations horaires immuables, fixées par circulaire, à des capacités financières insuffisantes ». Aussi Luc Ferry voit-il le salut dans l’autonomie des établissements et le transfert de compétence aux collectivités locales : « Je souhaite aussi que les établissements développent un véritable dialogue avec les familles qui devra prendre la forme d’engagements publics et concrets sur des objectifs de qualité en matière d’accueil, d’informations, d’orientation, mais également de prestations de services, de discipline, de restauration et d’hébergement, ou encore de rapidité de remplacement ».
Pour autant il tient à rassurer les personnels : l’Etat reste maître des programmes et des diplômes. Surtout il annonce que les agents concernés « pourront choisir entre le maintien dans la fonction publique d’Etat et l’intégration dans la fonction publique territoriale ».
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232–314434-,00.html
Décentralisation : Les parents divisés
Dans un communiqué, la FCPE marque son opposition au projet de décentralisation du gouvernement. La fédération de parents d’élèves craint « une difficulté croissante pour de nombreuses collectivités locales à assumer leurs missions de service public en l’absence d’un système de péréquation effective des ressources…; le risque de voir rapidement transférer certaines missions au secteur privé (par exemple, l’entretien des locaux scolaires); une plus grande difficulté pour les citoyens de faire valoir leur point de vue et leurs droits dans la mesure où chaque collectivité pourra édicter ses propres règles, créant ainsi une inégalité des usagers devant le service public ». . De son côté, la PEEP, dès décembre, avait choisi de soutenir le projet arguant que » confier aux collectivités territoriales de nouvelles responsabilités définies à travers des conventions avec l’Etat ne paraît pas être une prise de risque démesurée dès lors que celui-ci veille à l’égalité républicaine entre les élèves, en maintenant un cadre national dans la définition des diplômes et des programmes et en s’assurant que l’application des principes essentiels de solidarité et d’équité entre les territoires donne à ceux-ci les moyens financiers de mener à bien de nouvelles missions ».
http://www.fcpe.asso.fr/article.aspx?id=250
http://www.peep.asso.fr/Flash02/flash39.htm
221 millions en moins pour l’Education
Selon Le Monde du 28 mars, l’Etat supprime 1,4 milliards d’euros de crédits et gèle 2,5 milliards de dépenses pour limiter le déficit public. L’Education nationale est largement mise à la diète avec des dépenses supprimées à hauteur de 221 millions.
http://www.lemonde.fr/article/0%2C5987%2C3224–314631-%2C00.html
X. Darcos promet l’école pour les enfants malades
S’exprimant au congrès de la Fédération pour l’enseignement des malades à domicile ou à l’hôpital, X. Darcos a promis un soutien scolaire à tous les enfants malades ou handicapés d’ici la prochaine rentrée. Les TICE pourraient être utilisées pour atteindre cet objectif.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_030328173423.tbkbfrda.html
L’école et les territoires
Au moment où la décentralisation va donner de nouvelles compétences éducatives aux collectivités locales, le rapport de l’Inspection générale sur « Les politiques éducatives locales à caractère interministériel » vient apporter des lueurs sur une nécessaire réorganisation des administrations. L’Inspection invite à un large décloisonnement entre les différents partenaires et au renforcement des contrats éducatifs locaux qui devraient devenir le volet « éducation » des contrats de ville. Notamment les auteurs attirent l’attention sur les collèges qui sont moins souvent l’objet de politiques éducatives locales. Ils recommandent l’attribution de responsabilités éducatives aux conseils généraux.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/politiques_educatives.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
4ème rapport de DEI France : l’école et les doits de l’enfant
D.E.I. France est une association visant à défendre les droits des enfants. Son rapport ne concerne pas que l’école mais englobe toutes les dimensions de ces droits. Mais les enseignants seront particulièrement intéressés par le chapitre 5 qui étudie le respect des droits des enfants à l’école. Dans le primaire, DEI déplore que plusieurs affaires de violence sur enfants par des maîtres aient été closes sans sanction. Dans le secondaire, l’association relève que de nombre établissements (la moitié des EPLE de Paris par exemple !) n’ont toujours pas adapté leur règlement intérieur aux prescriptions des circulaires de juillet 2000 mettant ainsi les chefs d’établissement parfois « hors la loi ». DEI donne quelques exemples de « dérapages » vers l’illégalité dans des procédures de renvoi. Pour DEI « il est parfaitement scandaleux qu’encore aujourd’hui on puise entrer dans la carrière d’enseignant en ignorant tout ou presque des principes juridiques qui structurent le métier ». Aussi DEI milite-il pour la réalisation d’un véritable code de déontologie dans l’enseignement. Dans sa conclusion générale, DEI s’élève contre la montée du communautarisme en France. « Derrière le communautarisme c’est bien la République qui est en jeu et ce qui fait sa force en France : le respect des droits de l’Homme ».
http://www.globenet.org/enfant
Le rapport sur la formation des maîtres envisage la fermeture des IUFM
Réalisé sous la direction de Georges Septours et Roger-François Gauthier (I.G.), le rapport sur « la formation initiale et continue des maîtres » propose une analyse des besoins de formation actuels et des propositions pour une nouvelle formation. Il souligne d’abord les lacunes dans la formation des maîtres : absence de référentiel précis de l’emploi, homogénéisation des corps d’enseignants alors que les situations sont hétérogènes par exemple. Il souhaite que le recrutement des enseignants soit repensé : hausse du niveau de recrutement à bac +5 mais avec un concours de pré-recrutement fixé à la licence, période de formation après concours poussée à deux ans avec stage en responsabilité. Quant à l’agrégation elle serait également relevée formerait des enseignants spécialisés capables d’encadrer leurs collègues. Le rapport partage les responsabilités de la formation entre l’université et l’état employeur ce qui « conduit à poser la question du maintien de l’IUFM ».
http://www.education.gouv.fr/rapport/iufm03.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Les directeurs d’IUFM contre la réforme
A quelques jours de la publication de la réforme de la formation des maîtres, la Conférence des directeurs d’IUFM s’élève contre le rapport Septours – Gauthier. » Les directeurs d’IUFM, tous universitaires expérimentés, attirent solennellement l’attention sur les risques importants susceptibles de découler d’une réforme dont les tenants et aboutissants n’auraient pas été examinés avec toute la profondeur d’analyse qui s’impose s’agissant de la formation des enseignants, enjeu majeur de l’Education et de la formation de nos élèves ».
http://www.cpu.fr/ActU/Actu.asp?Id=565&Inst=CDIUFM
La future « Lettre » de Luc Ferry fait couler de l’encre
Le 17 avril, les 800.000 enseignants recevront tous le nouvel ouvrage de Luc Ferry « Lettre à tous ceux qui aiment l’école ». L’ouvrage ouvrira le débat sur l’école à l’Assemblée nationale. L’ouvrage reprend les thèmes familiers du ministre : la tradition, le mérite, le travail, l’autorité des enseignants « qui ne veulent pas devenir des animateurs ». Le tirage de l’ouvrage devrait coûter près d’un million d’euros, ce qui fait dire au Figaro du 21 mars que « Luc Ferry publie un ouvrage à compte d’état ».
http://www.lefigaro.fr/france/20030321.FIG0055.html
http://www.liberation.fr/page.php?Article=97082
Prochainement le « livret républicain »
Selon une dépêche AFP, Luc Ferry a confirmé la parution prochaine d’un livret républicain qui aura pour but d’aider les enseignants à lutter contre les communautarismes. « Il contiendra des textes qui permettent de réfléchir aux grands principes de la République et de la laïcité ».
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_030323145514.gd9cmd22.html
L’inspection reconnue
Le ministre reconnaît l’activité de l’inspection générale en instituant une prime en la faveur des inspecteurs.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENF0300002D
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENF0300004D
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENF0300003A
Un million d’euros pour le cartable électronique
Dans une interview publiée aujourd’hui sur Educnet à l’occasion de La Fête de l’Internet , X. Darcos annonce le lancement, en commun avec la Caisse des dépôts, d’un appel à projets sur les environnements numériques de travail. Un budget d’un million d’euros sera consacré en 2003 à des initiatives associant rectorats et collectivités locales qui pourront s’appuyer sur des industriels. On sait que plusieurs projets atteignent maintenant des stades de diffusion importants, par exemple dans les Landes ou les Bouches-du-Rhône.
Le ministre participe aujourd’hui de 17 à 18h à un « chat » sur le site educnet où il répond aux questions sur « L’école à l’heure de l’internet ».
http://www.educnet.education.fr
Le personnel du CNDP écrit à Chirac
« Ce transfert (du CNDP) qui sert d’abord des intérêts électoraux particuliers et vise à renflouer les caisses de collectivités locales responsables d’investissements hasardeux apparaît comme le signe avant-coureur d’un nouveau dépeçage du service public d’éducation ». L’intersyndicale du CNDP, soutenue par des personnalités, demande au président d’annuler la mesure de délocalisation du CNDP à Chasseneuil-du-Poitou.
http://www.nodeloc.net
La carte scolaire en liberté
Le Monde du 22 mars signale le « cafouillage administratif » atour de la carte scolaire. En effet un décret entré en application le 1er janvier 2003 supprime l’obligation de justifier de son domicile. Une déclaration sur l’honneur suffit ce qui facilite le contournement des contraintes de la carte scolaire. Le quotidien rend compte des travaux d’Agnès Van Zenten sur les stratégies des classes moyennes pour s’affranchir des contraintes de la carte scolaire. Ces parents optent pour le privé, déménagent ou font pression sur l’établissement de leur secteur pour l’ouverture de classes de niveau.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–313920-,00.html
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–313921-,00.html
L’éducation secondaire aussi est un bon placement affirme l’OCDE
Dans une étude, l’OCDE étudie l’efficacité économique des dépenses d’éducation dans les pays en voie de développement. Le bilan est sans appel : investir dans l’éducation secondaire et universitaire, et pas seulement primaire, est un bon placement. Ainsi en Malaisie, en 1960 les Malais passaient 3 années seulement à l’école et le PNB était de 2000 $. En 2000, avec 9 années d’école en moyenne, le PNB est passé à 6000 $. Ces effets collectifs s’accompagnent de réussites individuelles : au Paraguay l’écart de salaire entre un employé peu éduqué et éduqué atteint 300% !
http://www.oecd.org/FR/document/0,,FR-document-0-nodirectorate-no-12-39002-0,00.html