L’ADEAF a écrit une lettre à Jack Lang le 03/06/2001 pour demander que les familles aient le droit à une information sur le choix des langues. Pour lire ce courrier en intégralité:
http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/allemand/adeaf/ASSO/Dokus/ADAFLANG3601.rtf
– Chasse à la correction orthographique
(par Yacine Benachenhou) Les dirigeants de l’émirat de Ras al Khaima, l’un des plus petits, l’un des plus pauvres et l’un des plus conservateurs des Emirats Arabes Unis, ont décidé de mener une chasse linguistique sans merci aux fautes d’orthographe sur les enseignes, les prospectus et les affiches, dans le cadre d’une grande campagne linguistique d' »embellissement » de l’émirat.
Cette campagne vous rappelle peut-être la campagne linguistique concernant la protection de la langue française: la loi Toubon ! Mais ici, les sanctions sont fortes : toute infraction à la langue arabe sera punie d’une amende de base de 135 dollars (146 euros) qui peut doubler en cas de récidive. Et le problème est que seul un infime pourcentage de la population est émiratis d’origine: la plupart des commerces sont tenus dans l’émirat de Ras al Khaima par des originaires d’Indes, du Pakistan ou du Bengladesh qui n’ont pas forcément une maîtrise courante de l’arabe classique utilisé à l’écrit. De plus, le cadre d’application de la loi n’est pas clairement défini, et personne ne dit qui sera chargé de faire observer la loi : les natifs étant manifestement en nombre insuffisant, le gouvernement va-t-il faire appel à des immigrés venant d’autres pays arabes (Libanais, Palestiniens, Egyptiens etc.) qui sont eux aussi nombreux à travailler dans le Golfe ?
Le problème de « l’embellissement », la simplification ou la conservation des langues se pose ou s’est posé dans plusieurs autres langues: l’allemand, le grec, le français. Il est intéressant d’observer comment chaque pays y réagit….
(réflexions suscitées par un article paru dans « Liberation » du 19 fevrier 2001.)
– Epreuve orale facultative
(par Emmanuel Mourtada) Le texte, paru en janvier 2001 au BOEN, organisant l’épreuve facultative d’arabe au baccalauréat est venu clore un long et fructueux débat, au sein des arabisants et des enseignants d’arabe. Ce débat portait sur la nature de cette épreuve et plus généralement sur l’enseignement de l’arabe, en tant que langue vivante étrangère, dans notre système éducatif.
Cette circulaire prend en compte la nature de la langue arabe dans ses deux dimensions (dialectale et littérale). Elle prend aussi en compte la réalité de l’enseignement de l’arabe dans nos écoles, nos collèges et nos lycées ; un enseignement qui intègre les deux aspects de la langue et développe chez les élèves des compétences leur permettant de comprendre la société arabe plurielle et de communiquer avec ses membres.
Pour cette épreuve facultative, le candidat doit montrer » son aptitude à comprendre un document de langue arabe littérale ou dialectale, écrit en arabe, et à dialoguer en prenant appui sur ce document « . Il peut » s’exprimer dans le registre de son choix : arabe littéral, arabe dialectal, ou registre intermédiaire « . Afin de faciliter la préparation des candidats et de les informer sur les modalités définitives de passation de l’épreuve, des séances de travail animées par des professeurs d’arabe ont été mises en place dans les académies.
De plus, les candidats avaient la possibilité de préparer des documents (textes ou iconographies), en arabe dialectal ou littéral, mis en ligne sur le site de la revue pédagogique Textarab (http://www.textarab.org) et celui de l’Académie de Versailles
http://www.acversailles.fr/pedagogi/langue-arabe
Nous pouvons dire, pour avoir participé au jury, que cette épreuve s’est bien déroulée. L’information claire et détaillée avait permis à une majorité de candidats de présenter des documents bien préparés. La connaissance de la graphie arabe (seule utilisée pour la langue arabe dans les pays arabes) n’a pas posé d’obstacles majeurs pour le candidat ayant préparé sérieusement son examen.
Il s’avère néanmoins nécessaire et urgent de proposer, partout où cela est possible, une préparation à cette épreuve dans le cadre d’une initiation ou d’une LV3 ouverte à tous les lycéens.
Les directives ministérielles publiées dans le BOEN du 14/06/2001, vont dans ce sens. Elles portent sur le » développement de l’enseignement de l’arabe comme langue vivante 3 partout où la présence de professeurs de cette langue le permettra en commençant, à la rentrée 2001, par la classe terminale afin de préparer les élèves à l’épreuve facultative correspondante au baccalauréat « . Cette volonté ministérielle nous semble satisfaisante, car elle répond au souhait de diversification des langues et renforce la formation humaniste des adolescents. Nous espérons vivement son application dans tous les établissements concernés et l’extension rapide de cette mesure vers les classes de seconde et de première.