Actualité des forums de langues anciennes :
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Fil fourni sur l’ambiguïté des terminologies utilisées pour désigner certains liens familiaux. Fil sur les jeux séculaires.
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Publication de cours et exercices la troisième déclinaison. Recettes de cuisine par Apicius.
GRANDEUR ET MISERE DES LANGUES ANCIENNES
Robin Delisle
Il est des réformes qui laissent un honnête latiniste et/ou non moins distingué helléniste perplexe.
Tel était mon état d’esprit alors que j’assistais à la représentation des Perses en grec ancien restitué par la flamboyante troupe du théâtre Démodocos http://demodocos.free.fr/ dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne vendredi 25 mai. Car enfin quelle magie, quel talent dans les grimaces d’un choeur si helléniquement oriental !
Il n’est qu’à visualiser l’extraordinaire odyssée de cette troupe à travers les quelques extraits vidéos présentés sur le site de cette association pour réaliser à quelle point la culture grecque est une culture encore si vivante et porteuse d’expériences inédites.
Songeur encore en replongeant une année à peine en arrière, alors que tout fraîchement créés les forums de langues anciennes news:fr.lettres.langues-anciennes.grec , news://news.wallonie-en-ligne.net/nzn.fr.langue.grecque , news:fr.lettres.langues-anciennes.latin et news://news.wallonie-en-ligne.net/nzn.langue.latine prenaient leur essor.
Songeur enfin en pensant aux initiatives d’un Samuel Béreau mettant en ligne
les fragments du sage Thalès sur son site « philoctetes » http://www.philoctetes.com/ ou encore au BDE des étudiants de lettres classiques de Clermont-Ferrand
http://augustonemetum.ifrance.com/augustonemetum/ et sa bibliothèque de textes classiques.
Ah comme elles sont nombreuses les ressources francophones de la Toile pour le grec ancien, si l’on songe aux carnets d’adresses de Messieurs Julien http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/Lettres/classics.htm pour l’académie de Versailles et Tardioli,
http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettres/LanguesAnciennes/Textes/liens.htm pour l’académie de Nancy-Metz. Et que dire du travail remarquable de Michel Tichit à Rouen
http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/lettres/Grec/conon/une.html, du travail impressionnant sur les sanctuaires grecs de Jean-François Bradu http://www.ac-orleans-tours.fr/hist-geo-grece/index.htm à Orléans-Tours et des surprenants logiciels de Michel Saint-Martin et Gabriel Teulières,
http://www.ac-toulouse.fr/lettres/eulalie/eulalie.htm à Toulouse.
Et puis enfin le projet Agora,
http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/Lettres/grec/agora.htm dont la vocation future est clairement internationale bien que parti de France et dont les cours viennent d’être reconnus par le magazine « Futur-e-s » comme l’un des dix meilleurs sites d’e-learning gratuits francophones.
Et si je me tourne vers le latin, des admirables logiciels d’Yves Ouvrard à Poitiers http://www.collatinus.com/ jusqu’aux cours inter-actifs http://www.fltr.ucl.ac.be/FLTR/GLOR/distance.htm de nos amis belges de l’Université de Louvain la Neuve, la Toile francophone toute entière ruisselle de ressources gréco-latines.
Sur trois années dans mon établissement au nord du Val d’Oise, j’aurais vu défiler plus de 80 hellénistes, et plus de 300 latinistes. Cela signifie qu’en trois années, presque 400 élèves ont suivi des cours de langues anciennes au collège Blaise Pascal de Viarmes…Il ne s’agit pourtant que d’un seul établissement !!! J’ai entendu parler d’effectifs de lycée à presque 30 hellénistes par classe, il y a encore peu dans les classes de Michel Saint-Martin de l’académie de Toulouse, et combien encore d’effectifs populeux ignorés.
Alors par les dieux infernaux et tout ce que compte d’esprits malins la Géhenne, quelqu’un voudra-t-il m’expliquer pourquoi la réforme des collèges qui s’appliquera à l’horizon 2001-2002 passe sous silence les langues anciennes comme si elles n’avaient jamais existé et devaient être balayées d’un revers de manche faute d’être mentionnées ?
Et si ce n’est qu’un oubli , impardonnable oubli, pour ressembler par trop à un guet-apens organisé. Le crime est parfait quand c’est le Prince qui l’ordonne. Le Prince ne donne pas l’ordre de l’exécution, il laisse ses subordonnés interpréter ses dits et ses non-dits espérant quelque retors accomplissement qui rejoigne ses pensées secrètes…
Combien de temps encore les professeurs de lettres classiques devront voir dans les langues anciennes une citadelle assiégée ? Ce n’est pourtant pas faute de faire feu de tout bois, les exemples que j’ai donnés ci-dessus en sont une éclatante illustration.
Alors que diable, mon Prince allez-vous ainsi chasser de votre royaume ceux qui vous servent fidèlement depuis si longtemps ? craignez alors quelque jacquerie qui menace d’embraser tout le territoire. Car enfin quel gaspillage que ne pas savoir user de toutes ces énergies foisonnantes !
Robin Delisle, professeur de lettres classiques.
Responsable du projet Agora
http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/Lettres/rdgrec.htm
