L’étude Mediappro réalisée en 2005 et 2006 par un consortium européen et portant sur l’appropriation des médias par les jeunes de 12 à 18 ans confirme de façon nette ce que l’on ne pouvait jusqu’alors que pressentir : les jeunes sont de plus en plus exposés aux nouveaux médias, Internet notamment, mais ces médias sont presque totalement ignorés ou absents de la pratique scolaire. Ce ne sont pas les équipements des collèges ou des lycées qui font ici défaut mais les usages, leur intégration dans les activités pédagogiques. Tous les pays rencontrent les mêmes difficultés. Les situations de classe traditionnelles ne sont pas favorables à la prise en main des nouveaux médias par les élèves. En revanche, les situations qui obligent les élèves à réaliser, en autonomie, seuls ou en petits groupes, un travail incluant des recherches documentaires, une production et une présentation le sont bien davantage. Dans le classement européen, la France se situe en tête de peloton en ce qui concerne les équipements des établissements mais en queue pour les usages. La malheureuse suppression des TPE n’explique pas à elle seule cette mauvaise position mais elle nous prive évidemment d’une importante source pour l’intégration pédagogique des TIC. Ce deuxième numéro du café pédagogique francilien est consacré à un dispositif qui n’a pas l’ampleur ni la portée des TPE mais qui, comme les TPE, permet à des lycéens de développer aussi des qualités d’initiative et de se responsabiliser en réalisant un projet personnel ou collectif dans le cadre scolaire. Le programme « Projet passion » mis en place depuis plus de 10 ans par le Conseil régional d’Ile de France encourage et soutient des projets de lycéens, dans divers domaines, culturel, social, sportif, scientifique, humanitaire. Pour ce dossier, nous avons interrogé quatre lycéens et des enseignants accompagnateurs. S’il ne fallait retenir qu’une leçon des témoignages des lycéens ce serait celle qu’ils expriment ainsi : j’ai beaucoup appris. Les activités qui reposent sur un intérêt, une passion, qui exigent d’être organisées, planifiées, qui font appel à la coopération, à la recherche, ces activités-là sont très formatrices. On le sait. Elles éveillent surtout les lycéens à une sensation qu’ils n’ont peut-être jamais éprouvée auparavant : le travail peut être un plaisir tel que le temps qu’on lui consacre ne compte pas. S’agissant des TIC, nous ne ferons pas dire à ces témoignages ce qu’ils ne disent pas. Les TIC y occupent une place qui n’est pas importante. Mais elle progresse au rythme de développement des nouveaux médias chez les lycéens tel que l’atteste l’étude Mediappro, c’est-à-dire beaucoup plus vite que dans le contexte scolaire ordinaire. Serge Pouts-Lajus Synthèse de l’étude Mediappro sur le site du CLEMI |
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