Les 847 établissements publics et privés de l’enseignement agricole ont accueilli à la rentrée près de 175 000 élèves. Selon le Ministère de l’Agriculture « ces effectifs sont comparables à ceux de 2006. Le nombre de classes est stable. » Il précise les objectifs de la modernisation: «pour renforcer l’insertion de ses établissements dans leur territoire, pour améliorer la reconnaissance de ses diplômes en Europe et dans le monde, et pour orienter ses formations vers les sujets qui concernent l’avenir de notre société : l’environnement et le développement durable, la gestion et la protection du patrimoine naturel et du paysage, l’aménagement des territoires ruraux, la qualité et la sécurité de l’alimentation. »
Le dossier consacré à la rentrée sur l’espace web des professionnels de l’enseignement agricole s’ouvre sur lettre de Nicolas Sarkozy aux enseignants. Et oui, les enseignants du secteur agricole sont eux aussi visés par le pensum présidentiel.
Le dossier de rentrée, comme chaque année, livre des données chiffrées (résultats aux examens, effectifs par filière etc.), des données descriptives du système et expose les grandes orientations pour l’enseignement technique et l’enseignement supérieur. Dans les thématiques développées, on remarque le souhait de l’ouverture vers l’environnement local avec les projets de développement et les pôles d’excellence rural et l’accent mis sur les questions vives comme les bio-énergies.
Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture, a fait sa rentrée au lycée viticole d’Avize en Champagne où il a visité les installations, les vignes et rencontré les enseignants sous l’œil des caméras de TF1.
Du côté syndical, l’optimisme n’est pas de mise. Les inquiétudes sur l’avenir de l’enseignement agricole public sont multiples et les syndicats se mobilisent d’ores et déjà pour pointer les défaillances du système. Au niveau des structures, les effectifs volontairement limités freinent les dédoublements de classe tandis que les sections rares fragilisées par des problèmes de recrutement sont en danger. Parallèlement, les moyens en personnels restent insuffisants et le recours aux contractuels et vacataires privilégie la précarisation au détriment d’une stabilité éducative. Le Snetap et l’Unsa ont été reçus séparément au Ministère de l’Agriculture. Sud Rural appelle sur son site à la vigilance sur les conditions octroyées à l’enseignement agricole publique pour assurer ses différentes missions.