Gaëlle Martin : Une aventure en anglais en forme de Mooc
"Quand la communication est réelle c'est beaucoup plus facile pour apprendre une langue". C'est le bilan que dresse Gaëlle Martin, professeure d'anglais au collège Jean Renoir de Boulogne Billancourt (92) , d'un projet pédagogique qui a fait passer l'apprentissage de la langue par Belgrade et par un Mooc.
Des échanges en anglais pour de vrai
Au démarrage de ce projet pédagogique la rencontre virtuelle, grâce à eTwinning, de Gaëlle Martin, professeure d'anglais en région parisienne, avec une collègue serbe du collège Svetislav Golubović de Mitraljeta, dans la banlieue de Belgrade.
La rencontre entre ces deux femmes se transforme en un projet pédagogique sortant de l'ordinaire , entrainant d'autres enseignants du collège. Toute l'année 22 élèves de 3ème participent à un atelier avec le projet de créer un Mooc sur Nikola Tesla, un scientifique serbe, avec des élèves serbes. Réunis en deux groupes de 11, les élèves vont découvrir leurs camarades serbes et commencer à concevoir le Mooc.
"Il est important que les élèves connaissent bien leurs correspondants". Les échanges avec les élèves serbes se font en anglais. Là les élèves échangent des photos, présentent leur famille et leur cadre de vie. Très vite on sort les smartphones et les échanges se font en vidéo en direct ou par Hang Out. Ce sont de vraies conversations qui s'engagent autour du foot ou d'autres passions.
Pendant qu'un groupe échange en anglais, un autre travaille avec la professeure d'histoire, Marie Pascale Petit, ou son collègue de Physique Chimie, Adrien Pourret, à la conception des vidéos du Mooc. Ils réutilisent des élements apportés par leurs correspondants ou trouvés sur internet pour réaliser des modules vidéos. Quelques élèves ont convaincu leurs parents d'acheter du matériel électrique pour refaire les expériences de N Tesla. Les élèves serbes conçoivent les quiz du Mooc.
L'anglais pousse les portes du monde
Grace à des subventions obtenues du département et du rectorat, les 22 élèves font un séjour d'une semaine chez leurs correspondants en mai 2018. "L'accueil a été hallucinant", nos a confié G Martin. "Les élèves ont été impressionnés par la qualité de l'accueil, la chorale, les chansons".
Les jeunes français sont répartis dans 22 familles serbes où l'anglais est leur planche de salut pour communiquer. A l'école ils sont initiés à la soudure pour réaliser des expériences de N Tesla.
"Les élèves ont appris que les sciences ne sont pas abstraites mais qu'on peut refaire les découvertes anciennes et ça a renforcé leur intérêt pour les sciences. Ils ont développé des compétences vidéos. Surtout ils ont découvert qu'on peut créer des liens d'amitiés avec des personnes nouvelles et différentes. Enfin ils ont compris que l'anglais permet d'échanger avec des personnes du monde entier", nous a dit G Martin. Une découverte qui motive beaucoup pour apprendre l'anglais.
Voyager avec les élèves c'est simple
"Ca m'a renforcé dans l'idée que quand la communication est réelle c'est beaucoup plus facile pour apprendre une langue". Alors que l'enseignement des langues repose sur des échanges virtuels ,l'efficacité des situations de communication réelle est démontrée pour G Martin.
"J'ai découvert aussi que c'est simple de voyager avec les élèves. C'est beaucoup plus facile que ce que je craignais. Les élèves sont plus autonomes qu'on ne le pense. ON leur fait peu confiance dans les sorties. On a tort. On peut leur faire confiance et être plus souple pousse les élèves à faire mieux".
De cette aventure franco serbe il reste un Mooc en anglais. Et surtout des victoires sur les préjugés et de la confiance dans l'école.
François Jarraud
Par fjarraud , le jeudi 21 juin 2018.